La folle histoire de Max et Léon ne trompe pas par son titre : en effet les aventures des deux héros, ou plutôt antihéros, sont franchement folles. Cette comédie, dans le cadre historique de la deuxième guerre mondiale, relève de la farce. Elle s’inscrit dans la lignée de la Grande Vadrouille, ou de la série des films traitant des mésaventures de la Septième Compagnie. Max et Léon, deux orphelins bourguignons, arrivés à l’âge adulte en 1939, joyeux incapables et fainéants, sont mobilisés dans l’armée française. Après un début de guerre calamiteux, marqué par une fuite pure et simple devant l’armée allemande en mai 1940, ils finissent par une série d’heureux hasards, un culot monstrueux et quelques usurpations d’identités, comme officiers français libres à Londres en juin. Ils restent parmi les FFL à cause d’une femme, pourtant en apparence peu intéressée. Ils sont envoyés en mission en Syrie, mandat français obéissant au Maréchal Pétain, au printemps 1941, afin de préparer des ralliements au gaullisme, pour faciliter l’invasion britannique. Puis ils échouent en France, et infiltrent pour le compte de la résistance l’administration française engagée dans la collaboration enthousiaste avec l’Allemagne. Il y aurait évidemment beaucoup à redire sur l’interprétation historique proposée, mais il s’agit d’une farce, non d’une reconstitution soignée.
La folle histoire de Max et Léon souffre d’une tendance trop prononcée à la vulgarité. L’antimilitarisme prononcé du début du film peut aussi agacer. Le contexte militaire ne permet même pas de retrouver le comique troupier ; le niveau en est encore inférieur – et plus méchant -, ce qui n’est pas peu dire. Dans son ensemble, le film n’est tout simplement pas drôle, or c’est fondamentalement ce que l’on demande à une comédie. Les deux acteurs principaux sont connus comme des comiques de sketchs. Or, défaut courant d’un passage trop peu préparé au format d’un film, le scénario, faible, relie mal une longue suite de sketchs. Certains, mais trop peu, sont effectivement drôles. Les sketchs réussis, jouant sur les codes des films sur la période, font regretter ce qui aurait pu être, avec du travail, un film amusant.