« On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, je n’étais pas au courant que c’était des terroristes » Un homme qui dit avoir hébergé deux personnes « qui venaient de Belgique » dans l’appartement de Saint-Denis, au nord de Paris, visé par un assaut antiterroriste, a été interpellé par les policiers, a constaté une journaliste de l’AFP. Au total, la police a arrêté cinq personnes, trois qui étaient retranchés dans l’appartement, et deux qui se trouvaient à proximité immédiate de l’appartement. « Un ami m’a demandé d’héberger deux de ses potes pour quelques jours », a raconté à l’AFP sous couvert d’anonymat cet homme d’une trentaine d’années, qui a expliqué avoir mis à leur disposition un appartement situé 8, rue du Corbillon. « J’ai dit qu’il n’y avait pas de matelas, ils m’ont dit : ‘C’est pas grave’, ils voulaient juste de l’eau et faire la prière. J’ai rappelé mon ami. Il m’a dit qu’ils venaient de Belgique », a-t-il poursuivi.
« On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, je n’étais pas au courant que c’était des terroristes », a expliqué cet homme, très agité, avant d’être menotté et emmené par les policiers. Le logement pourrait être « une sorte de squat », selon un témoin, qui ajoute que les personnes seraient hébergées « depuis deux jours ».
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Cet homme, Jawad B. aurait un passé de meurtrier… (NDLR)
Rapidement, des témoignages ont émergé, certains de ses proches assurant que Jawad est en effet un homme “tranquille”, banal “fumeur de shit” du quartier. Avant que BFM ne révèle qu’il a par le passé été condamné à huit ans de prison pour “meurtre”. Chez Metronews, nous avons essayé d’en savoir plus. Nous sommes alors tombés sur deux articles de presse datant de 2008 rapportant le procès pour meurtre d’un certain Jawad, comparaissant aux assises de Bobigny pour avoir mortellement poignardé son “meilleur ami”.
Son avocat : “c’est bien lui, je suis catégorique”
Nous avons réussi à contacter la mère de cette victime, David. Cette dernière nous a confié que le Jawad B. interpellé ce matin ressemblait effectivement “beaucoup” au tueur de son fils, dont elle ignorait – au passage – la libération. Même indication du côté de l’avocat de cette femme : interrogé par Metronews, il a confirmé qu’il pourrait s’agir du même Jawad, qui, au moment de son procès, avait déjà cette apparence, et portait déjà des lunettes. De son côté, maître Charles Morel, qui a défendu Jawad B., est catégorique : “c’est bien lui. Il a été condamné pour coups mortels. Quand on a défendu quelqu’un aux assises, on ne l’oublie pas. A l’époque, il n’y avait dans son dossier aucun lien avec les milieux djihadistes.” Il nous précise que Jawad a été condamné pour “coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner”.
Les articles du Parisien et du Journal de Seine Saint Denis, écrits en 2008, nous en apprennent un peu plus sur cette histoire, qui s’est déroulée le 26 décembre 2006 à Saint-Denis. Ce jour-là, Jawad B. a poignardé son meilleur ami, David, à la sortie d’une épicerie du quartier, pour une histoire de téléphone portable disparu. L’avocat général avait alors mis l’accent sur “sa dangerosité” et les proches de la victime avaient fait part de leur crainte qu’il ne “recommence”. Les faits avaient eu lieu rue du Corbillon. Cette même rue où s’est déroulé ce mercredi matin l’assaut des forces de police pour interpeller les terroristes.