« Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ». En voilà un beau titre pour ce texte qu’on appelle aussi la Convention d’Istanbul, et il ne devrait logiquement susciter aucune polémique. Quoique… Si l’ex-ministre des Droits de la femme, Najat Vallaud-Belkacem, aujourd’hui ministre de l’Education nationale, a dit de cette convention qu’elle va très loin et qu’elle est formidable, c’est qu’il doit y avoir anguille sous roche. Et cela expliquerait que d’autres pays se montrent moins pressés de la ratifier et qu’un pays comme la Pologne soit en train de se demander si une telle convention est vraiment conforme à sa constitution.
Sous couvert de lutte contre la violence
Combien de citoyens français ont-ils lu ce texte signé par la France UMP le 11 mai 2011 et ratifié par la France PS le 4 juillet 2014 ? Article 12, paragraphe 1 : « Les Parties prennent les mesures nécessaires pour promouvoir les changements dans les modes de comportement socioculturels des femmes et des hommes en vue d’éradiquer les préjugés, les coutumes, les traditions et toute autre pratique fondée sur l’idée de l’infériorité des femmes ou sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes. »
Dans des termes empruntés à l’idéologie du genre, le Conseil de l’Europe estime que, pour lutter contre les violences faites aux femmes, il faut éradiquer les coutumes et les traditions qui attribuent aux hommes et aux femmes des rôles différenciés. Qui plus est, elle impose aux Etats signataires de promouvoir « les rôles non stéréotypés des genres » à toutes les étapes de l’éducation, c’est-à-dire dès l’école maternelle, ce que le nouveau ministre de l’Education nationale s’efforce de faire en ce moment.
Protestations en Pologne
Et c’est bien le premier reproche adressé en Pologne à cette convention par l’opposition conservatrice, et notamment le parti chrétien-démocrate Droit et Justice (PiS) de Kaczynski, qui a obtenu en octobre que la Diète vote le report du débat sur sa ratification en vue d’obtenir une opinion juridique sur sa conformité avec la Constitution polonaise. Le gouvernement polonais se défend en affirmant que la Pologne a signé la Convention d’Istanbul avec plusieurs réserves acceptées par ses partenaires mais en réalité, hormis quelques modalités concernant les mécanismes de mise en œuvre, « aucune réserve n’est admise à l’égard des dispositions de la Convention » (art. 78, par. 1).
Dès le mois d’avril, les évêques polonais avaient eux aussi protesté contre une convention qu’ils accusaient d’introduire par la fenêtre « une obligation d’éducation et de promotion de “rôles non stéréotypés des genres”, et donc de l’homosexualité et de la transsexualité ».
Une nouvelle institution au-dessus des peuples
Autre objection avancée par l’opposition polonaise, la création d’un groupe d’experts, le GREVIO, chargé de « veiller à la mise en œuvre de la Convention par les Parties ». Les 10 à 15 membres de cette nouvelle institution supranationale seront nommés par le « Comité des Parties » et ils pourront en toute immunité imposer leurs points de vue aux Etats signataires qu’ils auront choisi de contrôler selon leur bon vouloir. Hors de tout contrôle démocratique !
Signée par les représentants de 33 Etats, cette Convention imposant l’idéologie du genre en contournant la voie législative nationale est entrée en vigueur dans l’Hexagone le 1er novembre dernier. On peut légitimement se demander si certains des 13 pays d’avant-garde qui l’ont ratifiée, comme la Turquie pour ne citer qu’elle, ont vraiment l’intention d’appliquer cette convention en éradiquant leurs coutumes et leurs traditions impliquant des « rôles stéréotypés des genres ».
Pour la France, bien évidemment, il n’y aucun doute sur la volonté de l’appliquer, les dirigeants UMPS n’ayant absolument aucune réserve sur ce texte « formidable ».
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