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Lou et l’île aux sirènes est un film fantastique japonais, sous la forme d’un dessin animé. Le public visé est un peu flou : il s’adresse avant tout aux enfants, puisque l’héroïne principale est une petite sirène, d’environ huit ans, et dans une moindre mesure aux jeunes adolescents, qui peuvent s’identifier aux compagnons terrestres eux-mêmes adolescents de la petite créature marine. Cette petite sirène aspire donc à rejoindre un groupe tout juste formé de chanteurs adolescents, âgés de quatorze ans, qui habitent sur une petite île du Japon. Ces apprentis chanteurs, à travers les ambitions artistiques affichées, fuient à leur manière la pression morale énorme des cours de préparation à l’entrée au lycée, qui doivent les occuper durant leurs grandes vacances d’été dans leur collège. Evidemment, les parents nippons désapprouvent un tel manque de sérieux. Et, le spectateur ne peut hélas que corroborer le scepticisme des familles quant à ces rêves immatures de carrière musicale, en entendant les chants et la musique proposés. Ils sont fort crédibles pour des amateurs de quatorze ans, et donc d’un intérêt nul pour le spectateur.
Lou et l’île aux sirènes, vraiment décevant
Evidemment, la sirène, à l’anatomie particulière, finit assez vite par être remarquée par le public, d’autant plus qu’elle se montre fort imprudente, et avide d’applaudissements. Les notables de l’île veulent se servir d’elle pour relancer le tourisme, et rouvrir le parc d’attraction fermé quelques années plus tôt faute de fréquentation. Mais la famille et les amis de la sirène, à commencer par son dieu-marin de père – un parmi les dizaines de milliers d’êtres divins envisagés par la mythologie nippone traditionnelle – finissent par s’inquiéter, et se manifestent aussi aux hommes. Alors des hommes prennent peur, et se conduisent mal envers eux, ce qui aura des conséquences terribles, assure le prêtre shinto local…
Lou et l’île aux sirènes souffre de bien trop nombreux défauts. Même si l’on admet l’aspect baroque assumé de l’histoire, celle-ci a bien du mal à tenir de façon cohérente. Nous ne dévoilerons pas ici toute l’intrigue, mais bien des comportements des personnages paraissent pour le moins illogiques. Nous avons aussi éprouvé une forte gêne devant le thème de l’histoire d’amour de l’adolescent nippon et de la petite sirène : lui à quatorze ans, et elle a l’air d’en avoir huit…Les sirènes vieillissent certainement différemment, et elle a peut-être l’âge du jeune homme voire bien davantage, mais il aurait été bon alors de le préciser. En outre l’animation se montre constamment pauvre, avec des images assez sommaires, vraiment pas très belles. Le norme esthétique serait plutôt celle de la télévision, et encore, que du cinéma.
Bref, Lou et l’île aux sirènes est vraiment décevant. L’animation japonaise est capable d’infiniment mieux.