Pour la troisième année consécutive, le deuxième dimanche d’octobre (ce sera 8 octobre en 2017) verra l’organisation d’une journée d’hommage aux agriculteurs qui se sont suicidés, toujours à Sainte-Anne d’Auray dans le Morbihan.
C’était il y a deux ans. Le 11 octobre 2015, 600 croix blanches résistaient tant bien que mal au vent breton sur le parvis de la basilique Sainte-Anne. Elles symbolisaient le nombre de suicides commis en une année en agriculture. Le chiffre a certes été contesté, mais la démarche est restée ancrée dans les esprits. L’organisateur, Jacques Jeffredo, a reproduit l’initiative en octobre 2016. Il ne pensait pas aller plus loin, il voulait arrêter. Non pas parce que le problème du suicide en agriculture se trouverait enfin en voie d’être réglé. Mais, m’a-t-il dit plus d’une fois, “parce que ça ne sert à rien“… La situation n’évoluant pas, chaque année des suicides restent à déplorer…
Et il a réfléchi. Il reste constamment sollicité par les familles depuis la première organisation, tenu au courant de nouveaux drames un peu partout en France, et même dans les pays limitrophes. Alors, il a décidé de reconduire cette journée. “Je pense surtout à apporter un soutien aux familles, explique-t-il à WikiAgri. Ce fléau est une catastrophe pour les familles…“
Et c’est donc pour elles, en soutien, davantage qu’en espérant encore pouvoir changer le cours des choses, que Jacques Jeffredo reconduit l’opération. Comme les deux précédentes éditions, elle consistera en une messe en la basilique le matin, puis des conférences l’après-midi.
Le ministre de l’Agriculture est invité
Selon Jacques Jeffredo, “les familles ne pourraient trouver un réel réconfort que si elles sont écoutées“. Y compris à un autre niveau que le sien ou celui de l’église catholique (puisqu’une messe est au programme). C’est la raison pour laquelle il invite le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, à venir se rendre sur place ce 8 octobre 2017.
(…) “Aussi, pour le 8 octobre 2017, je sollicite la présence du ministre de l’Agriculture afin que nous discutions ensemble des mesures à prendre pour aider ces familles endeuillées, et qu’il puisse présenter les résultats des différentes dispositions qui ont été mises en place pour amoindrir les conséquences de la crise agricole sur la vie des agriculteurs en difficulté” (…), écrit-il notamment dans l’invitation envoyée au cabinet du ministère.
Jusqu’à présent, lors des deux premières éditions de cette journée particulière, aucune personnalité, que ce soit du monde agricole, politique, ou autres, n’a daigné montrer son intérêt, ne serait-ce qu’humain, envers les familles endeuillées. Et si le temps était venu ?
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