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L’amour a ses raisons que la raison ne connait pas. Quand une jeune prof d’histoire de gauche, bobo s’entend, flashe sur un avocat qui milite à l’extrême droite grâce à un échange de portables en train de recharger, la ficelle du scénario est tellement grosse qu’on se demande vraiment comment cette déflagration électrique va se muer en romance passionnelle. Salomé Lelouch parvient pourtant, grâce à une habileté bluffante et à des comédiens formidables, à tisser une intrigue percutante, gonflée et courageuse sur fond de tsunami politique dont le Front National est la vedette.
La pièce démarre à la veille des prochaines élections présidentielles. Andrea attend toute la soirée du premier tour la venue de sa meilleure amie Mado qui ne vient pas, décidément séduite par un élégant quadragénaire venu récupérer son portable dans le café où ils ont tous deux leurs habitude, près de la Bastille. Le lendemain, Andréa fulmine au vu des résultats du premier tour qui donne le Front National en tête, sans avoir vu la tête de sa meilleure amie ! Quand Andrea, passionnaria très marxiste, apprend de la bouche de sa copine prof que cette dernière se compromet dangereusement dans une idylle d’extrême droite, le curseur de l’amitié, de la raison politique et de l’équilibre des nations vacille : c’est la révolution nationale, Mado doit certainement disjoncter tout comme Alexandre, l’avocat frontiste, accusé aussi d’égarement par son ami Louis le fleuriste.
Bien entendu, Mado et Alexandre aiment à jouer avec le feu en obéissant à une attirance hors normes, hors cadres et transgressive. Ils font valser les limites du politiquement correct jusqu’à un certain point, sans pour autant se départir de la volonté de s’expliquer sur leurs opinions politiques, de laisser libre cours à l’expression de leurs idées profondes. Jusqu’où une divergence flagrante d’opinions politiques, idéologiques, humaines, peut-elle mener ?