Depuis 1963, Justo Gallego construit, brique par brique, sa cathédrale dans les faubourgs de Madrid. Aujourd’hui âgé de 90 ans, il sait que son grand-œuvre ne sera pas fini de son vivant. Justo Gallego est ouvrier. Il n’a jamais étudié la maçonnerie ou l’architecture. Pourtant, depuis 53 ans, ce Madrilène construit, brique par brique et à mains nues, sa cathédrale.
Né en 1925 dans une famille de paysans, Justo Gallego voulait devenir prêtre. Mais une tuberculose foudroyante interrompt brutalement sa formation de séminariste. Au bout de huit longues années, il guérit et décide de dédier sa vie à la construction d’une cathérale. “Quand j’ai commencé, tout le monde disait que j’étais fou. Je leur ai donné tort.”, commente-t-il fièrement.
Aujourd’hui haute de trente mètres, sa cathédrale s’étend sur un terrain de 8.000 m², que lui a légué son père. Hall, cloître, baptistère, dôme… Construite à partir de matériaux de récupération, l’édifice possède même sa propre crypte, “avec un escalier qui n’a pas son pareil à Madrid”.
Selon lui, ce qu’il accompli “prouve ce dont un homme est capable quand il fait confiance au Christ.” Mais, aujourd’hui âgé de 90 ans, Justo Gallego sait que son grand-œuvre ne pourra pas être achevé de son vivant. “Il y a encore tellement à faire. Je laisse cette cathédrale dans les mains de Dieu.”
En 90 ans d’une existence entièrement tournée vers sa foi, il s’est délesté de tous ses biens matériels. Il a même vendu sa maison, pour vivre à l’intérieur de sa création. Son seul souhait, aujourd’hui: être enterré dans la cathédrale. “C’est très important pour moi”, conclut-il.
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