L’exposition «Le Monde en sphères» relate les origines antiques du modèle cosmologique et astronomique de sphères concentriques, puis la réception et l’évolution de ces théories et représentations à l’époque médiévale, dans le monde arabo-musulman et l’Occident chrétien. Au fur et à mesure que s’affirme le globe terrestre géographique, à la faveur des explorations européennes et de la Renaissance des arts et sciences en Europe aux XVe et XVIe siècles, au fil des révolutions scientifiques de Copernic à Newton et jusqu’aux origines de l’astrophysique moderne, le globe s’enrichit, se transforme, devient un objet familier à haute valeur symbolique, que les artistes s’approprient et réinterrogent à la lumière des défis de leur époque.
L’exposition fait la lumière sur l’« invention » du modèle sphérique dans l’Antiquité gréco-latine. Au VIe siècle avant notre ère émerge une conception de l’univers fondée sur l’observation des mouvements cycliques du ciel, complétée par une intuition mathématique sur les propriétés de la sphère qui en font, aux yeux des savants et des philosophes, la forme la plus juste du cosmos. S’impose alors le modèle d’un monde clos composé de sphères concentriques portant astres et étoiles autour d’une Terre sphérique et immobile. Ce modèle est perfectionné par Ptolémée et matérialisé par les premiers globes. La plus ancienne sphère céleste connue, présentée dans l’exposition, date du IIe siècle avant J-C. La présence de la sphère dans les arts antiques illustre par ailleurs sa forte portée symbolique. En témoignent les figures récurrentes des Empereurs tenant un globe – le monde – en leurs mains ou d’Uranie, muse de l’astronomie pointant sa baguette sur un globe suggérant l’influence des astres sur la destinée humaine.