En Mauritanie: esclavage et mariages forcés (Vidéo)

En Mauritanie, les violences faites aux femmes et la perpétuation del’esclavage, malgré son abolition officielle, ne figurent pas au centre des préoccupations des six candidats en lice pour le scrutin présidentiel, dont le premier tour est prévu le 22 juin 2019. C’est pourquoi, plus de 30 ONG présentes dans le pays et emmenées par Amnesty International, se rappellent au souvenir des prétendants. Leur but : faire signer aux candidats un manifeste contenant 12 engagements en faveur des droits de l’Homme.

“Il faut que le prochain président mauritanien s’attaque de toute urgence à la situation déplorable du pays en matière de droits humains”, ont déclaré les associations dans un communiqué. Le prochain président devra adopter “une position plus ferme à l’égard de l’esclavage, de la traite des êtres humains et des attaques contre le droit à la liberté d’expression, y compris les manœuvres d’intimidation et le harcèlement visant les défenseurs des droits humains qui dénoncent la discrimination”, estiment ces organisations.

Mariages forcés et ventes d’esclaves

Le scrutin de juin devrait marquer la première passation de pouvoir entre un président sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz – dont le second mandat s’achève en août et qui ne peut pas se représenter – et son successeur élu, dans ce pays désertique d’Afrique de l’Ouest qui a connu de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008 et où la charia est la source du droit.

L’esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie. Mais la pratique persiste, selon les ONG, notamment sous forme de cession gratuite par les descendants d’esclaves d’une partie de leur récolte à leurs maîtres traditionnels, ou encore sous forme de mariages forcés d’esclaves et même de ventes.

En août 2015, la Mauritanie a adopté une nouvelle loi faisant de l’esclavage un “crime contre l’humanité”, réprimé par des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, mais rien n’y fait, le poids de la coutume est plus lourd que tout.

 

 

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