Costume sombre et chemise blanche impeccable, le cincle plongeur vient de se poser au bord de l’eau et inspecte son royaume d’écume. C’est le seul oiseau qui reste fidèle à son ruisseau durant tout l’hiver, malgré la neige et la glace. Très tôt, mâle et femelle sont pris d’une agitation fébrile. Ils arpentent sans arrêt les berges, choisissent un par un, avec un soin maniaque, les brins d’herbe sèche et de mousse nécessaires à la construction du nid. Toute la vie du cincle plongeur se passe au bord de l’eau et le choix de l’emplacement du nid n’échappe pas à cette règle. Il adore le cacher dans les cavités des rochers surplombant le courant, dans les vieux murs moussus des moulins, ou bien dans leurs charpentes vermoulues. Ce nid est une très grosse boule de mousse creusé à l’intérieur, solidement amarrée à son support, renforcée de branchettes et de brindilles qui le rendent très résistant. Au point, chose bien pratique, d’être utilisé l’année suivante.