Ma thèse en 180 secondes ou la science expliquée aux nuls! (Vidéo)

La finale du concours “Ma thèse en 180 secondes” a eu lieu mercredi soir. Les trois lauréats travaillent respectivement en microélectronique, en chimie et en mathématiques. Et ils ont trouvé les métaphores parfaites pour rendre l’enjeu de leur recherches limpide.

Les startuppers ont les “elevators pitch”, et les chercheurs “Ma thèse en 180 secondes”. Savoir expliquer leur projet de recherche en trois minutes, en le rendant accessible et même drôle, telle est la mission des participants à ce concours, dont la finale a eu lieu mercredi 14 juin.

Depuis 2014, cet événement organisé par la Conférence des présidents d’université (CPU) et le CNRS met en compétition des thésards de 200 établissements universitaires. A la clé, quatre prix : 1.500 euros pour le premier, 1.000 euros pour le deuxième, 750 euros pour le troisième et un prix du public de 500 euros.

Cette année, la grande gagnante est Sabrina Fadloun, doctorante à Grenoble au laboratoire SIMaP (Science et Ingénierie des Matériaux et Procédés ) et au CEA-Léti (Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information).

Une thèse en microélectronique

A priori, vulgariser son sujet de thèse : “Étude d’un procédé de dépôt de cuivre par MOCVD pour la réalisation de vias traversants à fort facteur de forme pour l’intégration 3D” semblait impossible, et pourtant la jeune femme y est parvenue avec brio.

  • “Comment j’ai monté ma startup en faisant ma thèse”

Son astuce : utiliser des métaphores tirées de la vie courante, comme le fait de prendre l’ascenseur, pour expliquer comment elle travaille à connecter entre elles des puces électroniques microscopiques, ce qui permet d’assurer une propagation extrêmement rapide du signal électrique entre les différents composants d’un smartphone par exemple.

Mais elle l’explique bien mieux que nous :

Pour Sabrina Fadloun, l’aventure ne s’arrête pas là, puisqu’elle défendra la France à la finale internationale à Lièges, en Belgique.

La cosmétique version guerrière

Sur la deuxième place du podium figure la chercheuse Davina Desplan, dont la mission est d’assurer la stabilité des produits cosmétiques comme les crèmes hydratantes à travers le temps. L’intitulé de sa thèse ? “Caractérisations mécaniques et électriques de l’instabilité des produits cosmétiques en lien avec des contaminations bactériennes et des modifications chimiques.”

Mais pas question de glamour, la jeune thésarde nous emmène sur un champ de bataille pour expliquer qu’en résumé, sa mission est d’assurer la paix entre deux peuples qui se détestent : l’eau et l’huile.

Avant de se lancer dans une thèse, Davina Desplan a obtenu une licence de biochimie et biologie moléculaire à l’Université Paris VII, puis un master en matières premières naturelles cosmétiques à l’ISIPCA (Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire). Aujourd’hui, elle se voit comme “ la petite molécule médiatrice qui fait le lien entre deux domaines presque aussi étrangers que l’eau et l’huile : la physique et la cosmétique.

Cinq ans après leur diplôme, que deviennent les doctorants ?

A la troisième place, on retrouve Olivier Chabrol, qui raconte… comment il a rencontré Batman. Le sujet de sa thèse ?  “Méthodes informatiques de détection de signatures moléculaires de convergence évolutive.” Une recherche qu’il décrit parfaitement grâce à une métaphore filée : celle de Batman qui rencontrerait “l’homme dauphin” et se rendrait compte qu’il a les mêmes pouvoirs que lui.
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Olivier Chabrol travaille à l’institut de mathématiques de l’université d’Aix Marseille. Il a participé, avec d’autres chercheurs, à un article publié dans la prestigieuse revue Nature en 2013 sur des recherches en génétique.

Et après ?

Si le concours Ma thèse en 180 secondes permet d’acquérir une certaine visibilité, le gagner ne donne pas accès à un poste. Mais certains transforment l’essai, comme Marie-Charlotte Morin, lauréate en 2014, qui a écrit un spectacle théâtral de vulgarisation scientifique “Tout le monde descend”, qui tourne depuis plus d’un an.

Pauline Maisonnasse, lauréate en 2016 a, quant à elle, choisit de lancer Source

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