Né à Crémone, bien avant que n’apparaissent les instruments de Stradivarius et d’Amati, le jeune Claudio suit une solide formation musicale et, rapidement, devient un prodige du chant et de la viole de gambe. Très jeune, il compose, avec un certain succès, puisqu’à vingt ans, son premier livre de madrigaux est publié (il en composera neuf, dont huit édités de son vivant). En 1590, il entre au service des Gonzague, à Mantoue. Il y restera pendant 23 ans puisqu’en 1613, il obtient le poste très prestigieux de maître de chapelle de la basilique Saint-Marc à Venise, charge qu’il assumera jusqu’à sa mort en 1643. Entre-temps, étant veuf, il sera ordonné prêtre (en 1632).
Cette grande « stabilité professionnelle » ne signifie pas, comme aujourd’hui, où l’on aime – à tort – le changement permanent, une vie musicale médiocre et « planplan ». Bien au contraire, Monteverdi est un musicien hors pair et un compositeur de génie. On connaît de lui ses opéras, du moins les rares qui nous soient parvenus et en particulier, l’Orféo, premier opéra de l’histoire ou presque, donné en 1607 : une pièce merveilleuse. On connaît aussi ses Vêpres de la sainte Vierge, d’une richesse sonore sans égal et d’une beauté inouïe (même après les avoir écoutées des dizaines de fois).
Monteverdi est aussi l’auteur de très nombreux madrigaux, des poèmes chantés le plus souvent a cappella, délicatement ciselés. Certains sont des bijoux de concision et de sensibilité qui méritent d’être davantage connus.
Si en Italie, les événements ne manquent pas pour fêter le maître, fort heureusement, la France ne l’a pas oublié. Outre de nombreux disques, l’illustre Vénitien est programmé dans différents festivals (Tarentaise, Saint-Denis, Bar-le-Duc, Menton) et surtout au cours de trois jours d’opéras à la Philharmonie entre les 16 et 18 septembre prochains. Les plus studieux pourront se procurer la dernière biographie de Monteverdi par Denis Morrier.
Monteverdi a fait passer la musique de la Renaissance à la période baroque, en particulier en mettant en avant les voix solistes, propices à davantage d’expression. L’opéra, spectacle complet s’il en est, lui doit sa naissance et son développement.
Merci Monsieur Monteverdi et bon anniversaire !
Photo
Portrait de Claudio Monteverdi, par Bernardo Strozzi (1640).
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