Thierry Roland, le célèbre commentateur sportif, connu pour ses expressions particulières et ses coups de gueule réacs, vient de décéder d’un accident vasculaire cérébral à l’âge de 74 ans. Ses obsèques auront lieu jeudi en l’église Sainte-Clotilde, dans le VIIe arrondissement de Paris.
Thierry Roland fait ses premières armes à 18 ans à la radio, sur la RTF et l’ORTF. Il commente sa première coupe du monde du football en 1962. Victime des licenciements de la radio et de la télévision après les évènements de 1968, il officiera sur France Inter (1969-1975), Antenne 2 1975-1984) et TF1 (1984-2004). C’est en 1979 que début son célèbre duo avec Jean-Michel Larqué, ancien footballeur reconverti. Thierry Roland jouera le rôle du commentateur sportif, Larqué se chargeant des précisions plus techniques. Outre le football, Roland a également commenté des compétitions d’athlétisme, de boxe et plusieurs Jeux Olympiques. Après une rupture d’anévrisme en 2003, il prend sa retraite l’année suivante, mais en sort dés 2005 pour commenter, pour le compte de M6, les matches de le coupe du monde de 2006 et de l’Euro de 2008.
Thierry Roland, c’était avant tout un style, un caractère hors norme, qui cumula les coups de gueule. Certaines sont d’ailleurs passées à la postérité telles que « Ces deux là ne passeront pas leurs vacances ensemble », « Fauché comme un lapin en plein vol », « Il a pas fait le voyage pour rien ». Il n’hésita pas à contester ouvertement des décisions d’arbitre comme lors d’un match France-Bulgarie en 1976 où il apostropha violemment l’arbitre. Mais il se distingua surtout par des déclarations jugées racistes ou sexistes, comme ceux sur les coréens lors du match entre la France et la Corée du Sud en 2002 ou, la même année, ceux sur Vieira « et ses cousins » à l’occasion du match France-Sénégal. Si l’on ajoute à cela qui était nostalgique de l’Algérie française et partisan de la peine de mort pour les crimes les plus graves, comme il le confia au quotidien Présent, on peut comprendre qu’il ne plaisait guère à la pensée terne et politiquement correcte. Intrinsèquement de droite (il soutient Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2007 et 2012), il était clairement en butte à une mentalité gauchiste prédominante dans le milieu du football et du sport en général. Quoique l’on pensait de ses saillies, il ne laissait personne indifférent et sa truculence ainsi que son anticonformisme nous changeaient agréablement de la torpeur et de la mièvrerie des discours ambiants des médias.
Photo : Jessica Genetel.
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