Le président de la Commission de régulation de l’énergie Jean-François Carenco a estimé ce matin être « obligé » de proposer la hausse de 5,9 % des tarifs réglementés de l’électricité qui a suscité la colère des associations de consommateurs depuis février. Le gouvernement a soumis mardi au Conseil supérieur de l’énergie (CSE) un projet de décision sur les tarifs réglementés de vente (TRV) vendus par EDF à environ 25 millions de foyers actuellement. Avec 33 milliards d’euros de dette, EDF doit investir dans les prochaines années entre 55 et 75 milliards d’euros pour mettre aux normes son parc nucléaire. Sans compter l’interminable chantier du réacteur EPR de Flamanville et le financement d’éventuelles nouvelles centrales. À l’orée de son second mandat, le PDG de l’entreprise Jean-Bernard Lévy a trois sujets prioritaires sur la table : récupérer la rente nucléaire, restructurer l’entreprise, et assurer l’avenir du nucléaire. Mais d’autres problèmes plus immédiats se posent à lui : assurer une fermeture sans encombre en 2020 des deux réacteurs de Fessenheim (Haut-Rhin), gérer celle des deux centrales à charbon opérées par EDF, lancer la mise en œuvre du plan solaire annoncé fin 2017 et essayer de convaincre l’Inde de signer en 2020 un premier contrat pour exporter l’EPR. Sans toutefois oublier un dossier capital : tenter de reconquérir les clients partis vers la concurrence, alors que le groupe perd 100 000 contrats par mois. En cinq ans, EDF a vu s’envoler plus de trois millions de clients particuliers.