Par Isabel Orpy
Un peu tic, un peu toc, ce n’est pas une addiction très grave, cependant fort ancienne… Apparue sous l’ère Meiji (1868-1912) au sein d’une bourgeoisie nipponne fort soucieuse de soigner ses apparences culturelles, elle consistait alors à accumuler des livres… sans jamais les ouvrir. Le tsundoku (du japonais tsumu, « empiler », et doku, « lire ») tomba ensuite en désuétude, avant de réapparaître dans les années 70 via des étudiants, acheteurs compulsifs d’ouvrages universitaires, mais piètres lecteurs et de contaminer nombre de nos contemporains. Si vous aussi empilez les livres sans rarement en ouvrir un, vous êtes atteint de tsundoku! Sauf à moins en acheter ou les donner, vous pouvez toujours reconvertir vos piles en tabouret en les sanglant ensemble, c’est aussi très pratique pour rehausser une lampe ou autre objet, les coller ensemble pour jouer à l’art contemporain, en faire des sculptures (n’oubliez pas de les vernir, c’est plus simple pour le dépoussiérage), en arracher les plus jolies illustrations pour les encadrer ou en plier les pages pour les métamorphoser en mobiles voire en promouvoir certains en étagères pour y poser les autres… Si vous cherchez des idées déco, vous trouverez beaucoup de tutoriels sur le web. Bref, nombreuses sont les possibilités de reconversions si vous refusez absolument de vous en séparer car vous êtes vraiment atteint de tsundoku. Enfin, vous pourriez vous mettre à lire, ce qui est aussi fort agréable mais je vous le concède pas très original!