La vie est trop dure et trop injuste pour le malheureux Ali Baddou. Il travaille tellement qu’il n’a pas le temps de repasser son permis de conduire. S’il était un Français lambda, il aurait, avant de perdre son permis, fait un stage de deux jours, avec un moniteur et un psychologue. Avant, c’était tous les deux ans ; maintenant, c’est un marché tellement juteux qu’on peut se récupérer quatre points par an… si on crache 250 euros. Il lui aurait fallu prendre deux jours à son compte, mais, au milieu des gens du peuple, il aurait entendu la réalité de la répression routière subie par les participants, souvent sans commune mesure avec l’infraction commise.
S’il était un Français lambda, il aurait pris, pour repasser son permis, un forfait de vingt heures, pour 1.200 euros. Mais on lui aurait expliqué, au bout de dix-huit leçons, qu’il devrait prendre cinq à huit heures de conduite en plus. On passe alors à 1.600 euros. Mais si on fait partie des 45 % de conducteurs qui échouent au premier essai, il faut attendre trois mois, reprendre des heures de conduite et acquitter, en moyenne, pour repasser l’épreuve, la somme de 500 euros supplémentaires. On en est déjà à 2.100 euros. Si on ajoute les heures nécessaires pour apprendre le Code et le passer, on arrive à au moins 40 à 50 heures à consacrer pour réussir cet examen.
Mais Ali Baddou n’est pas un Français lambda*. Il n’a, d’ailleurs, sans doute jamais réfléchi à ce que représente la somme de 1.500 ou 2.000 euros qu’un jeune de 18 à 25 ans (la majorité des candidats) doit sortir pour avoir le droit de conduire une voiture. Il ne sait sans doute pas que sans voiture, dans de nombreux endroits de France, on ne peut pas travailler.
Quand on a été gendre du président de la République six ans, qu’on a eu deux enfants avec sa fille Mazarine, qu’on a été l’assistant de Jack Lang, qu’on est tous les jours sur Canal+, qu’on est fiancé à une actrice-mannequin canadienne, on n’a pas de temps à perdre avec de telles futilités.
Il a mieux à faire de sa vie, Ali Baddou ! Il n’a pas de problèmes d’argent. Il trouve un combinard (qui s’avère, dans la vie, l’époux de la chanteuse Amel Bent ; on reste entre people), il allonge le bakchich, et l’affaire est réglée ! Apparemment, on parle de trois cents « people » qui seraient dans le coup, dont les footballeurs Samir Nasri, Jérémy Ménez (eux aussi en couples avec des « artistes ») et Layvin Kurzawa, arrière gauche du PSG.
Finalement, Ali Baddou, c’est Désir ou Placé qui ne payaient pas leurs amendes mais ont été nommés quand même ministres. C’est Léa Salamé qui conduit sans permis mais donne des leçons à la terre entière. C’est la députée PS Catherine Troallic qui conduit bourrée mais vote les mesures répressives contre les automobilistes. C’est Thévenoud qui ne paie pas ses impôts mais augmente ceux des Français. C’est Cahuzac qui chasse la fraude fiscale mais a ses comptes dans les paradis fiscaux. C’est Baupin-Sapin qui parlent de droits des femmes tout en se comportant en nostalgiques du droit de cuissage.
Ils sont les nouveaux petits marquis de la France socialiste. Ils n’ont tous que le mot République à la bouche mais se comportent en nostalgiques de l’Ancien Régime, avec ses privilèges et ses droits féodaux.
L’Histoire nous a appris que, parfois, cela finit mal, camarades !
Pierre Cassen – Boulevard Voltaire
- Issu de familles marocaines richissimes (NDLR).