“Si vous n’êtes pas contents d’être menacés, troublés, ou volés par les voyous, déménagez.”!

L’affaire de la famille de Roubaix est tellement ahurissante qu’il est très difficile de la commenter en gardant son sang-froid. D’un naturel désenchanté, je n’imaginais tout de même pas que l’État français en était rendu à une telle faiblesse. Le laxisme est un vice, ceux qui s’en rendent coupables condamnent la France à l’ensauvagement et à son corollaire – l’injustice. Nos gouvernants ont si peur du chaos social généralisé qu’engendrera inévitablement leur politique mortifère qu’ils déploient des trésors d’inertie pour ne pas agir fermement contre les vrais problèmes : criminalité endémique, incivilités chroniques, communautarisme, immigration.
Il y a deux types de personnalités politiques à « droite » et à « gauche » : les phobiques qui, comme Thomas Thévenoud, repoussent sans cesse l’exercice véritable du pouvoir car la dette est trop lourde ; les idéologues qui, comme Christiane Taubira, pensent qu’on ne peut réprimer les victimes ontologiques de l’histoire occidentale. En revanche, tous savent qu’ils ont armé une bombe et que la moindre secousse pourrait la faire exploser. Pour toutes ces raisons, ils abandonnent les honnêtes citoyens à la violence des voyous.

À Roubaix, dans le département du Nord, une famille de quatre enfants vivant dans le quartier « populaire » du Pile a décidé de révéler ce qu’elle subissait depuis un an. Harcelée par un gang de mineurs délinquants multirécidivistes, la famille avait déjà été cambriolée deux fois, et les pneus de leur voiture plusieurs fois crevés. On ne peut qu’imaginer l’enfer qu’ont dû vivre ces gens, perpétuellement insultés, menacés, et effrayés par ces barbares en culottes courtes. Face à une telle situation d’urgence, on est en droit de penser que la mairie de Roubaix, voire le ministère de la Justice, eussent pris les mesures qui s’imposaient, à savoir mettre hors d’état de nuire le gang. Que nenni. Afin de trouver du soutien, la famille est allée camper près de l’hôtel de ville de Roubaix, ce qui a rendu encore plus furieuse la mauvaise troupe. À un point tel qu’ils ont incendié la voiture qui avait été prêtée au père par un ami.
Cloîtrée à son domicile et dans l’incapacité de sortir, cette famille s’est vue proposer un nouveau logement par l’adjointe au maire chargée du logement (UMP). Arrêter la racaille ? Non, cela est impossible. Le quartier du Pile est le fief des délinquants, lesquels ont presque droit de vie et de mort sur leurs sujets, à la manière des anciens féodaux japonais. L’État a laissé tomber les Français, les voyous font leur propre loi. Le pouvoir a trop peur que la poudrière ne s’enflamme, nos maîtres ne veulent surtout pas revivre de nouvelles nuits d’émeutes. Sacrifions donc les honnêtes familles françaises, personne n’ira les soutenir sur les plateaux de télévision. Tout le monde, ou presque, s’en fiche. Ils n’ont pas de porte-parole médiatiques, d’artistes à faire valoir. Ils sont les perdants de la République, les grands oubliés.
À Pibrac, en banlieue de Toulouse, un même scénario se reproduit au moment des beaux jours, dans l’indifférence générale : courses de quads et djembés se font entendre du soir au matin. Une solution ? Déménagez. D’ailleurs, le message de l’État est clair : si vous n’êtes pas contents d’être menacés, troublés, ou volés par les voyous, déménagez. Sera-ce bientôt la France qui devra déménager d’elle-même et devenir un autre pays ? Tout comme les Syriens abandonnés à la tyrannie des hordes de l’État islamique, devrons-nous bientôt sacrifier Versailles, comme demain peut-être Palmyre ? Telles sont les questions qui détermineront notre destin face à l’Histoire.

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