https://youtu.be/_UV96zun8VM
Depuis quelques jours, des déclarations inquiétantes se succèdent à propos de la restauration de Notre-Dame de Paris. Certes, je me réjouis que le gouvernement, comme de nombreux entreprises et particuliers, se mobilise pour la restauration de ce joyau de notre histoire – qui reste le cœur battant de notre patrie, et pas seulement pour les catholiques.
Mais vos interrogations sur la nécessité de reconstruire à l’identique m’ont troublé. Il me semble évident qu’il n’est nul besoin de réunir un coûteux concours d’architectes: les plans de Notre-Dame sont parfaitement connus et ce sont bien sûr ces plans qu’il faut suivre pour la restauration. Vos propos m’ont d’autant plus troublé qu’ils venaient après ceux du Président qui affirmait vouloir reconstruire la cathédrale “plus belle” qu’elle n’était et après un communiqué de l’Elysée signalant que M. Macron souhaitait qu’un “geste architectural contemporain puisse être envisagé”.
Mais Notre-Dame est fondamentalement une cathédrale bâtie par nos aïeux pour être le reliquaire du Saint-Sacrement. Et les millions de touristes qui viennent la visiter chaque année, même sans partager la foi catholique, viennent admirer la splendeur de l’art médiéval, pas un “geste architectural contemporain”.
Je me permets de vous rappeler que la loi de 1905, initialement loi de persécution de l’Eglise catholique, n’a finalement été acceptée par cette dernière, après la Grande Guerre et l’Union sacrée, que parce que le patrimoine religieux volé par les gouvernements anti-catholiques d’avant-guerre restait affecté au culte catholique. En transformant la cathédrale en musée d’art contemporain, vous prenez le risque de rallumer la guerre religieuse, dans un contexte pourtant particulièrement explosif pour la société française.
Alors, je vous en supplie, Monsieur le Premier ministre, ne rallumez pas la guerre des “deux France”, ne permettez pas que l’on défigure Notre-Dame. Cette cathédrale est chère au cœur de tous les Français et d’une foule d’étrangers. Restaurons-la donc comme nos ancêtres l’ont bâtie.
Guillaume de Thieulloy – Salon beige