À la vie politique, il manquait le Huron. Oui, l’Indien inventé par Voltaire et découvrant la France de 1767. À l’image de cet ingénu du siècle des Lumières, Mariel Primois Bizot, la rebelle de l’Underground des années 80, rejoint d’un cœur sincère la France en marche resserrée derrière Emmanuel Macron. Elle sera helper, bénévole, au QG parisien, une militante appliquée. Bientôt stupéfaite par ces digital natives chez lesquels elle croit voir les associés d’une start up ; avec leurs QCM triés par les algorithmes… Les vieux requins peinent à suivre. Elle rit (nous aussi), s’étonne de l’absence de culture politique de cette génération en marche. Sont-ils bidons, manipulés par l’ultralibéralisme du grand Capital, ou est-ce elle qui est désormais décalée ? Une chose est sûre : on s’esclaffe beaucoup mais aux dépens de qui ? Autre curiosité : ces clins d’œil à Mai 68 qui reste pour Mariel un repère dont on célébrera le cinquantenaire en 2018. Mais ce Mai-là ne serait-il plus qu’un miroir qui s’efface… ou, un grand rire suspendu à la barbe de l’ennui ?
Mariel Primois Bizot est directrice artistique. Elle a signé, avec Jean-François Bizot, fondateur de Radio Nova et d’Actuel, le journal mythique créé sur la lancée de Mai 68 : Underground, l’histoire (Denoël, 2001) ; Free press – La contre-culture vue par la presse underground et New Wave(Panama/Actuel, 2006 et 2007) ; et, après sa disparition, Actuel, les belles histoires (La Martinière, 2011), une compilation des vingt-cinq années d’existence de ce magazine.