La forêt d’émeraude ! Selon certains, il aurait servi de modèle au professeur Challenger du Monde Perdu de Conan Doyle. Il aurait même inspiré à Hergé le personnage de Ridgewell, l’explorateur blanc et barbu à la sarbacane de l’album L’oreille cassée.
« Il », c’est Percival – « Percy » – Harrison Fawcett (Charlie Hunnam), colonel britannique ayant combattu en France lors de la « Grande guerre » – où il dirigea une brigade d’artillerie dans les tranchées – et, surtout, gentleman explorateur pour le compte de Sa Très Gracieuse Majesté.
Aventurier né, « Percy » Fawcett, le « Livingston de l’Amazonie », « abandonnant » femme et enfant, se rend en 1906 en Amazonie pour le compte de la Royal Geographical Society. Une expédition qui a pour but de cartographier les régions inexplorées situées entre la Bolivie et le Brésil. Un tracé qu’il va effectuer à coups de machette en remontant, à l’aide de tribus locales pas toujours accueillantes, le légendaire Rio Verde. C’est là, au cœur de l’enfer vert, après une randonnée de tous les dangers – anacondas, anguilles électriques, flèches au curare des Indiens, moustiques et autres bestioles grouillant à n’en plus finir – qui n’a rien d’une sortie dominicale de louveteaux, que Fawcett va découvrir des fragments de poterie et de mystérieuses sculptures taillées dans la pierre. Pour lui, aucun doute : ces restes indiquent la présence d’une civilisation et d’une cité perdue. Une cité mythique au cœur de la forêt amazonienne où vivrait – aurait vécu – une ancienne civilisation gouvernée par un souverain couvert d’or : le fameux El Dorado, nom de code « Z ». Dès lors, la quête de la Cité perdue de « Z » sera son obsession. Son « Graal ».
Quelques années plus tard, en 1925, après plusieurs aller-retour en Angleterre, Fawcett, sur l’insistance de son fils devenu adulte (Tom Holland), repart avec celui-ci en Amazonie sur les traces de The Lost City of « Z ». 40 millions de lecteurs suivent leurs aventures dans le journal. Jusqu’à leur mystérieuse disparition. La légende Fawcett est née…
L’aventure sans retour ! En se basant sur un livre de David Grann, James Gray (Little Odessa, The Immigrant…), dans la lignée d’un « Fitzcarraldo », signe une fresque ample, flamboyante, haletante et intime sur ce père de famille dévoué et patriote devenu, par soif d’exploration et de gloire, un aventurier poursuivant sans relâche sa quête d’un El Dorado mythique. L’aventure, c’est l’aventure !
Pierre Malpouge – Présent