Discours de Marine Le Pen du 18 mars 2017 aux Arènes de Metz.
Une demi-journée après l’agression d’un militaire à l’aéroport d’Orly, la présidente du FN a vilipendé la paralysie supposée du gouvernement face au terrorisme. Outré, le Premier ministre a dénoncé des propos «inacceptables» et «outranciers».
«Notre gouvernement est dépassé, ahuri, tétanisé, comme un lapin dans les phares d’une voiture», a martelé Marine Le Pen lors d’un meeting aux Arènes de Metz, le jour de l’attaque d’un membre des forces de sécurité à l’intérieur de l’aéroport d’Orly, le 18 mars. «Les Français ne sont pas protégés par des gens qui refusent de regarder la réalité en face», a-t-elle insisté.
De plus, la présidente du Front national (FN) considère être la seule candidate à l’élection présidentielle en mesure de prendre le taureau du djihadisme par les cornes : «[Il est] inadmissible que cette lâcheté continue d’inspirer le programme de mes concurrents, que la plupart de mes concurrents dans cette élection n’osent prononcer les mots de terrorisme islamiste», s’est-elle désolée.
Or, la présidente du FN a vu, dans les événements d’Orly du 18 mars, une nouvelle manifestation de ce «fléau», qui prospère selon elle depuis 15 ans dans l’Hexagone. La prétendante à l’Elysée a lié le sujet du «fondamentalisme islamiste» à celui de la délinquance, s’inquiétant de la «jonction» entre ces deux phénomènes.
«Hier, c’est un fichier S qui égorge son père, son frère. Aujourd’hui, c’est un multirécidiviste, avec 44 signalements, qui a été tué à Orly, Dieu merci !, empêchant un possible massacre», a-t-elle ajouté, en référence au casier judiciaire de Ziyed B., abattu à l’aéroport par des soldats de l’opération Sentinelle.
Ces déclarations sur la faiblesse supposée du gouvernement face au péril terroriste n’a guère été du goût du Premier ministre, Bernard Cazeneuve. Dans une déclaration à l’AFP, le locataire de Matignon a déploré que Marine Le Pen choisisse «l’outrance», alors qu’un événement grave aurait pu advenir dans la matinée à Orly.
«Il est inacceptable, en matière de lutte contre le terrorisme, que le débat public soit ainsi abaissé pour fracturer notre pays», a-t-il insisté, avant d’enfoncer le clou : «Par ces propos, Madame Le Pen met en cause les services de sécurité, de secours, des transports, pilotés par les ministres entièrement mobilisés, qui ont su faire face de manière efficace et rapide.»