Né en 1968, le cadet de la famille Fillon se prénomme Dominique, ce petit frère – et quasi sosie – est un jazzman accompli. La politique, c’est pas son affaire. La preuve, il s’est même produit en 2013 à la Fête de l’Huma à La Courneuve (93) organisée par le Parti Communiste Français, avec son groupe le Dominique Fillon Quartet. Petit dernier de la fratrie comptant 14 ans d’écart avec l’aîné François, Dominique est le jazzman de la famille.
Dans M, le magazine du monde, il racontait en 2012 que ses parents se sont aperçus de ses talents sur la route des vacances vers le Pays Basque. Dominique chante juste, c’est un fait. Il commence le piano à 11 ans puis accompagne à la caisse claire son grand frère Pierre, futur ophtalmologue alors étudiant en médecine au Mans, dans l’orchestre Les Brûleurs de fraises.
Alors qu’il redouble son bac, il laisse tomber l’école l’année de ses 18 ans. « Mes parents ont été formidables, a-t-il raconté à Paris Match. Ils ont compris et m’ont aidé. » Dominique ne fera pas d’études. Il préfère la fréquentation des pianos bars et des boites de jazz, est enrôlé aux côtés de la béninoise Angélique Kidjo ou de l’antillais Ralph Tamar.
Finalement, il est engagé comme pianiste de Michel Fugain puis de Bernard Lavilliers. A l’époque, son grand frère François est député maire depuis déjà 10 ans. Ce dernier est aussi fan de musique : “François rapportait des Etats-Unis des disques que j’oubliais consciencieusement de lui rendre, se souvient Dominique dans M. De Jackson Browne à Oscar Peterson en passant par le premier Michael Jackson, Off the Wall… Celui-là, je n’ai jamais compris pourquoi il l’avait acheté, c’était très black et très rock, alors qu’il aimait plutôt le style Leonard Cohen, un peu snob et intello… “
Dans le même article, on apprend que leur père avait également une certaine appétence pour la musique, ayant créé dans sa jeunesse un groupe inspiré des Compagnons de la chanson. En revanche, selon Dominique, François Fillon chante faux, même s'”il aurait aimé être un crooner…”
Ensuite, il produit les trois premiers albums de Sanseverino, qu’il a découvert alors que ce dernier était roadie pour Michel Fugain. En 2007, Dominique Fillon a sorti son premier album, Americas, chez Harmonia Mundi, et regrettait, alors que son frère était Premier ministre, que son nom de famille lui ferme certaines portes. « Ça n’a pas été simple, confiait-il toujours dans M. Mais les avantages de ma situation familiale commencent à s’équilibrer. Et je trouve de toute façon merveilleux d’avoir pour frère un mec comme lui, sans aucune casserole et droit dans ses bottes ! » Le dernier album en date de Dominique Fillon, Born in 68, est sorti en 2014, toujours chez Harmonia Mundi.