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« La valise ou le cercueil » fait référence aux lettres de menaces que le FLN envoyait aux Français d’Algérie après la signature des accords d’Evian pour les forcer à quitter cette terre qui les avait vus naître. « C’est un devoir de mémoire pour Charly, lui-même pied-noir qui a quitté l’Algérie à 20 ans », explique Marie Havenel, coréalisatrice et compagne du réalisateur. En commençant en 1830, aux débuts de la colonisation française dans une Algérie sous domination ottomane, le film retrace la vie des Français envoyés pour construire ce pays.
Mêlant des images d’archives – photographies et films – à des interviews de témoins réalisées entre 2009 et 2011, le film relate également tous les événements liés à la guerre d’indépendance, entre 1954 et 1962. « Nous avons voulu raconter un drame humain, celui des pieds-noirs et des harkis. C’est une page de l’histoire de France qu’il faut regarder en face, sans tomber pour autant dans la repentance : des atrocités ont été commises par les deux parties, la France comme le FLN qui est aujourd’hui au pouvoir à Alger. Il faut que l’Algérie s’excuse aussi ! », assure Charly Cassan.
Dans « La Valise ou le Cercueil », des images violentes rappellent les assassinats perpétrés par les nationalistes algériens ; les auteurs ont aussi voulu revenir sur l’ « abandon » dont les pieds-noirs se sont sentis victimes après l’indépendance. L’histoire de l’OAS, qui regroupe des Français qui défendent l’Algérie française, est également relatée.
Plusieurs épisodes ont été mis en images par les réalisateurs, notamment le massacre des Européens qui a eu lieu le 5 juillet 1962 à Oran ou encore le siège de Bab-el-Oued. « Lors des projections privées que l’on a déjà proposées, les gens trouvent que le film est très bien. Les autorités le reconnaissent aussi mais l’omerta règne sur ce sujet des pieds-noirs et des harkis », souligne Charly Cassan. Comme le dit une des personnes interrogées dans le film,« Nous [Européens et Arabes] étions faits pour vivre ensemble, mais la politique nous a séparés. » Cinquante ans après les faits, l’obstruction semble continuer et la parole peine à se libérer sur cette histoire.