Sauvons Kindy: achetons-lui ses chaussettes françaises!

Le fabricant de chaussettes Kindy, seul employeur de la commune de Molins (Oise) et de ses alentours, n’a pas trouvé d’investisseur providentiel. Sa maison-mère a été placée par la justice en procédure de sauvegarde et ses principales filiales s’acheminent vers un redressement judiciaire. Outre Kindy,célèbre dans les années 70-80, le groupe commercialise les chaussettes Le Coq Sportif ou Achile ainsi que les chaussures pour enfants de marques GBB ou Catimini. Créé en 1863, il a souffert des délocalisations qui ont frappé le secteur du textile et de la perte de la licence Dim en juin 2014. Il ne conserve plus qu’une usine à Moliens (Oise), un village construit autour de l’activité de Kindy.

Derrière les murs en brique rouge de l’entreprise, d’immenses machines déroulent des bobines. Les fils se transforment comme par enchantement en chaussettes. Les employés travaillent en famille, parfois sur plusieurs générations, et souvent depuis leur plus jeune âge. “Moi, quand j’étais gamin, mes oncles et tantes travaillaient ici. J’ai connu beaucoup de galères ici, en 2003, quand il y a eu 110 licenciements. On ne peut pas croire que Kindy va s’arrêter comme cela, on ne peut pas le croire”, explique Fabrice, employé Kindy depuis 36 ans. Personne, parmi les 160 salariés, ne veut le croire. Au-delà de Kindy, c’est tout le village qui retient son souffle.

Des paires de chaussettes achetées, une usine presque sauvée

“Moi j’ai grandi dans cette usine là, je connaissais les grands parents, les enfants, je faisais le con dans l’usine. Voir l’usine se détruire comme ça, moi, ça me dégoute”, affirme Christophe, qui habite juste en face. “Moi quand j’ouvre mes volets le matin, je vois tout de suite l’usine Kindy. À Moliens, on n’a plus qu’une boulangerie, deux coiffeurs, un garage et puis l’usine Kindy. C’est la vie du village”, décrit Maryline, 59 ans, qui y a même travaillé. Même le maire, Philippe Van Ooteghem, s’inquiète pour la survie même de Moliens. “Aujourd’hui, un tiers de Moliens est construit grâce à Kindy. Si Kindy s’en va, c’est un gros problème”, affirme-t-il.

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Le problème touche tout particulièrement l’un des habitants du village, Jean-Yves Bloquert, fondateur de la marque et ancien patron. “Ça me prend aux tripes, c’est mon bébé”, explique l’octogénaire, qui veut mobiliser des investisseurs. “Je l’appelle de tous mes vœux car ce serait une excellente affaire”, poursuit-il. L’actuelle patronne, Nathalie Crouzet, veut y croire aussi. Pour relancer l’entreprise, elle a besoin de 5 millions d’euros en peu de temps. “On a 6 mois, il y a beaucoup de chose qui reposent sur mes épaules. C’est une source de stress”, reconnaît la dirigeante, qui multiplie les projets et tente toujours de détendre l’atmosphère. Nathalie Crouzet encourage chaque famille française a acheter, ce weekend, une seule paire de chaussettes Kindy dans un supermarché, afin de sauver l’entreprise pour quelques temps.

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