Par Charles Chaleyat
Je n’éprouve aucune admiration devant les prouesses capitalistiques des chinois. Plutôt de la peine et des regrets de voir ce qui fut l’Empire du Milieu, un des pôles civilisationnels du monde, devenir sous la houlette des cocos, un énorme usine à coolies et millionnaires, un espèce de furoncle difforme d’un monde de vie qu’on espérait avoir dépassé.
J’éprouve au contraire une sorte de commisération pour leurs efforts démesurés pour nous ressembler. D’abord avec Marx et ses séides qui lui coûtèrent des dizaines de millions de morts, puis avec le libéralisme anglo-saxon dirigé par cette mafia qu’on appelle le P.C.C. où, s’entrebattent différentes bandes et familles enrichies sur le dos des masses citadines et paysannes. P.C.C. mettant en route des projets titanesques (barrages des Trois-Gorges, Xiaowan, Xiangjiaba, Xiluodu) dont on mesure mal encore le contrecoup sur les milieux comme la disparition de certaines rivières, les glissements de terrain et l’exode de centaines de milliers de personnes, sans parler de la laideur des paysages autrefois chantés par les poètes.
Quant à la puissance de recherche scientifique et technique chinoises prévues comme bientôt indépassables/irratrappables, elles me font peur comme un déchainement de l’apprenti sorcier que nous avons mis au monde. Et l’on voit apparaître dans nos campagnes (Bordelais, Bourgogne), modelées par des siècles de paysannerie, des carpet-baggers jaunes se payant à coups de dollars des noms comme Gevrey-Chambertin. Et pourquoi pas Romanée-Coni, Clos Vougeot, Chateauneuf-du-Pape, Yquem ?
Allons-nous aussi leur vendre nos prés charolais, nos châteaux de la Loire, Riquewirh ou Gourdon, nos châtaigneraies du Périgord, comme des morceaux d’une immense et merveilleuse tapisserie qui s’appelle la France et que nous ne pourrions plus entretenir, du fait des stratégies assassines et mortifères de nos “élites”?