Marina Foïs n’aime pas Éric Zemmour. En tout cas, elle trouve que les médias lui « donnent trop la parole ». Car elle n’aime pas – mais alors pas du tout – son « discours de merde », comme elle l’appelle.
D’ailleurs, elle ne regrette qu’une chose : « Il m’est arrivé de faire l’émission de Ruquier, avec Zemmour en plateau », raconte-t-elle. « Pourquoi je ne me suis jamais levée en disant “Excusez-moi, en fait j’ai les oreilles propres, j’ai envie de les garder propres, je reviens quand Monsieur a terminé” ? »
La dame insiste : elle fustige ces gens « qui sortent des bouquins débiles pour véhiculer de la merde », qui ont une « pensée merdique ». Et c’est dangereux, la pensée merdique, parce que « c’est comme l’humidité, ça pénètre, ça infuse ». Je ne suis pas spécialiste de Freud mais, si mes souvenirs sont exacts, le stade anal survient autour de deux ans. Or, Marina Foïs ne semble pas l’avoir dépassé.
Le stade anal, c’est le stade du « non » et des colères brutes. Et si Marina n’est pas contente et le dit haut et fort, elle ne dit pas grand-chose d’autre. Zemmour tient un « discours de merde », et il a une « pensée dégueulasse », c’est entendu. Mais qu’est-ce qu’il dit, au fait, Zemmour ?
Si vous attendiez de Marina Foïs une analyse fine de sa pensée, il faudra repasser. Quant aux idées que l’actrice oppose à l’intellectuel, elles se résument en une phrase : « L’immigration est une chance. » Original…
En fait, si, elle a quelques idées bien à elle : « Noël dure trop […] j’éradiquerais cette date ultra facilement. » Quoiqu’elle soit juive, il n’y a peut-être là-dedans rien d’anticatholique, mais que dirait-on d’un catho qui voudrait « éradiquer » l’Aïd ? Et cette manière de prôner le vivre ensemble : « Les aristocrates qui ont baisé entre eux ont fait des mongoliens. C’est médical. Alors, mélangez-vous ! » Bon, heureusement, elle est lucide sur elle-même : « Je suis ultra premier degré », avoue-t-elle…
On continue ? Pas touche aux immigrés ! Il faut dire que les problèmes d’immigration, elle ne les connaît pas vraiment. Elle a grandi en « banlieue », mais « une banlieue de profs » (sic) où « on n’était pas mélangés ». D’ailleurs, elle le reconnaît elle-même : le vivre ensemble, c’est une « utopie », un « rêve […] pour supporter la merde qu’on vit tous » (décidément…). Et confesse : « Je pense que je suis complètement coupée du monde dans lequel je vis. » Vraiment ? « Je suis une bobo Bisounours. » On progresse, c’est bien, cette franchise ! Quoiqu’un peu contradictoire avec cette nouvelle injonction à réfléchir : « Si on décide de déposer notre cerveau et réagir avec nos tripes, on ne va pas s’en sortir… »
Je ne sais pas où elle avait oublié son cerveau pendant l’émission, mais une chose est sûre, c’est qu’il lui a manqué…
Christine Célérier – Boulevard Voltaire