Entre 4,8 et 12,7 des 300 millions de tonnes de plastique fabriqué annuellement, dont les deux tiers en Extrême Orient, Europe et Amérique du Nord, terminent dans l’océan.
Une communication de l’ONU datant du 5 décembre 2016 vient d’enfoncer le clou et chiffre les coûts économiques annuels : « Les débris marins ont un effet défavorable dans les industries de la pêche commerciale, de la navigation et du tourisme. Le rapport note également que des recherches antérieures ont évalué le coût de la pollution causée par les débris marins à 13 milliards de dollars.
Une partie du coût comprend la réparation des dommages causés aux navires, le nettoyage et la diminution des recettes touristiques du fait des plages polluées. Il y a aussi des répercussions sociales telles que les problèmes directs et à court terme de santé humaine (blessures, risques de navigation) et les répercussions sur la qualité de vie. »
Le chiffrage des répercussions à long terme sur la santé humaine est plus difficile : les 11 000 particules de plastique en moyenne ingérées annuellement par un individu présentent un cocktail de polluants et de toxines difficilement mesurables.
Les effets indirects sur la faim dans le monde sont également difficiles à évaluer puisque les plastiques affectent radicalement l’espérance et la qualité de vie des espèces aquatiques dans un monde où 70% de la population vit près des côtes maritimes. Sans compter les effets sur la stérilité des espèces marines, ni sur celle des prédateurs en bout de chaîne alimentaire comme l’Homme.
Le sujet préoccupe de l’autre côté de l’Atlantique. La chaîne américaine NPR a interviewé l’équipe Canadienne du laboratoire du Dr Rochman de l’Université de Toronto : « Les plastiques, quand ils se retrouvent dans l’océan, sont une éponge pour les produits chimiques. Nous avons constaté que lorsque le plastique interagit avec les jus dans l’estomac du poisson, les produits chimiques dans le plastique sont transférés dans le sang puis les tissus du poisson. Les poissons ingérant du plastique sont susceptibles d’avoir plus de tumeurs et des problèmes de foie. Bien qu’il soit impossible de savoir si le poisson que vous achetez a consommé beaucoup de plastique. nos résultats ont des implications pour la santé. Beaucoup de gens mangent des fruits de mer tout le temps, et les poissons mangent du plastique tout le temps, donc je pense que c’est un problème. »
Maelys Lecor
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