La Hongrie compte depuis dimanche un nouveau maire nationaliste, à Ásotthalom, commune de 4 000 habitants située à la frontière serbe, où l’élection partielle du dimanche 15 décembre a vu l’élection de László Toroczkai, candidat indépendant soutenu par le Jobbik, qui est également élu au parlement régional du comitat de Csongrád sous les couleurs du Jobbik.
László Toroczkai, né en 1978, a été à la fin des années 1990 impliqué dans le parti nationaliste hongrois MIÉP, puis s’est retiré de la vie électorale en devenant journaliste (notamment reporter de guerre au Kosovo) et en créant le mouvement nationaliste et irrédentiste hongrois HVIM (ce qui lui a valu plusieurs interdictions de séjour dans les pays voisins, notamment la Slovaquie, la Roumanie et la Serbie), et en initiant un festival nationaliste qui a compté jusqu’à 10 000 visiteurs, le Magyar Sziget. Il est également connu pour avoir été le meneur des émeutes nationalistes de l’automne 2006 contre le gouvernement socialiste.
Bien que non membre du Jobbik, Toroczkai a toujours soutenu le Jobbik depuis sa création, et a été élu sous ses couleurs aux élections régionales de l’automne 2010. Originaire de Szeged, il a quitté cette grande ville il y a quelques années pour s’installer à Ásotthalom dans une ferme située à la bordure de la frontière serbe (très concrètement, la clôture de son jardin constitue la frontière entre la Hongrie et la Serbie). Depuis quelques années, Ásotthalom, village très étalé et boisé, est également un point de passage important pour les clandestins.
L’élection partielle voyait s’affronter deux candidats, Toroczkai soutenu par le Jobbik, et le candidat soutenu par le parti gouvernemental conservateur Fidesz. Toroczkai l’a emporté avec plus de 71% des suffrages. Bien qu’il soit périlleux de faire une quelconque projection entre ces résultats et les tendances à venir pour les législatives de mars 2014, cela confirme en tout cas le potentiel du Jobbik.
Le Jobbik s’est réjoui de ce succès et peut ainsi désormais compter plus de dix mairies contrôlées par des membres du parti ou des personnalités ayant reçu son soutien.
László Toroczkai face aux forces de l’ordre en 2007
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