Par Alain Sanders
Au Musée de l’histoire de l’immigration (une histoire qui relève surtout de la repentance dégoulinante) vient d’ouvrir une exposition intitulée « Albums ». Une exposition pour se pencher « pour la première fois » (tu parles, Charles…) sur « les liens entre immigration et 9e Art ».
Directeur général du musée, Luc Gruson en fait du coup des kilos sur Astérix : « On s’est dit qu’il était le symbole de l’identité française » (c’est un peu réducteur, mais bon…) alors que ses deux créateurs, René Goscinny et Albert Uderzo sont « des purs produits de l’immigration » (ce directeur général devrait être prudent quand il manie le concept de pureté). En effet, Goscinny est né en France de parents juifs polonais, et Uderzo est d’origine italienne (ce qui ne l’a pas empêché d’imaginer des Romains étrillés par des Gaulois). Et alors ? Gainsbourg, qui nous a donné de belles chansons françaises, est né de parents juifs russes (et anticommunistes). Et Mazarin était carrément italien et il a protégé le futur Louis XIV au péril de sa vie.
A qui viendrait l’idée de penser à Gainsbourg comme à un « Russe » et à Mazarin comme à un « Italien » ? Ce sont deux Français. Par la pensée, par les choix, par l’action, par le talent, par la passion.
Croyant donc avoir découvert l’eau froide, trois commissaires (sic) scientifiques (resic) et une conservatrice ont réuni 500 documents originaux. Le parcours de l’exposition commence ainsi par une série de BD de onze auteurs, étiquetés « issus de l’immigration », dont Bilal (d’origine « yougoslave », son père aurait été un des tailleurs du communiste Tito) et Marjane Satrapi, auteur de l’excellent Persépolis (qui raconte les joyeusetés de la révolution iranienne).
La seconde partie de l’expo revient sur les différents styles empruntés pour traiter du sujet. Commissaire muséographique (ne pas trop chercher à savoir à quoi ça correspond), Hélène Bouillon (un nom à être dans les aventures du Petit Nicolas) explique : « Au début du XXe siècle, la BD était faite avant tout pour distraire (1), donc l’immigré était un personnage rigolo. » Et de donner l’exemple de La Famille Illico de George McManus avec son héros, Jiggs, maçon d’origine irlandaise qui a fait fortune aux Etats-Unis. Un Irlandais ? D’origine, oui. Mais devenu américain comme des dizaines de millions d’Irlando-Américains qui ont été et continuent d’être l’honneur des USA. Et dont les ancêtres n’ont jamais piaillé quand les Anglo-Saxons les accueillaient comme des chiens et leur réservaient des emplois subalternes…
A trop vouloir prouver, les chantres immigrationo-bédérastiques embrigadent même Superman ! Ben oui, quoi, c’est un immigré venu de la planète Krypton (l’avantage, c’est qu’il a immigré tout seul…)…
Revenant sur Goscinny et Uderzo dont il tient à faire absolument des « immigrés », Luc Gruson se demande encore : « Comment ont-ils pu si bien incarner la France ? » A question simple, réponse aisée : parce qu’ils ne sont jamais considérés comme des « immigrés », mais comme des Français. Jusqu’à épouser de cette France le credo enseigné jadis par les hussards noirs de la République : nos ancêtres les Gaulois.
Depuis, on est passé de mouvements migratoires assimilés et assimilables (parce que très majoritairement chrétiens : italiens, espagnols, portugais, polonais, slaves, etc.) à une immigration inassimilable parce qu’elle ne cherche pas à s’assimiler, mais tout au contraire à substituer au pays d’accueil ses mœurs, ses lois, son obscurantisme religieux. Et c’est là que l’on retrouve la BD et Astérix : veuille Dieu que des villages peuplés d’irréductibles Gaulois résistent encore et toujours aux envahisseurs…
(1) Ce n’est pas faux. Aujourd’hui, didactique, moralisante, politiquement correcte, elle est surtout faite pour nous gonfler.