Les petites Michu (Vidéo)

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Le Chevalier d’Harmental, d’après Alexandre Dumas, est créé à l’Opéra-Comique le 5 mai 1896. Dans  » Musica  » (septembre 1908), le compositeur écrit : « Ce dernier ouvrage, auquel j’avais travaillé longuement, l’ayant commencé trois ans auparavant, tomba lamentablement, et sa chute me fut d’autant plus pénible que j’y attachais une grande importance et pensais avoir donné là toute la mesure de ce que je pouvais faire. J’étais tellement découragé par cet insuccès que je ne voulais plus écrire du tout et tentai de me retirer en Angleterre… ».

Messager est d’ailleurs à Londres lorsqu’ il reçoit le livret des P’tites Michu. Le sujet, dû à Albert Vanloo et Georges Duval, le séduit et il oublie vite sa récente déconvenue. Il se met au travail et en trois mois termine l’ouvrage qui est créé sur la scène des Bouffes-Parisiens, le 16 novembre 1897 avec un énorme succès qui se prolonge pendant 150 représentations.
On ne change pas une équipe qui gagne, c’est bien connu. L’année suivante, sur la même scène, nos auteurs donnent l’ouvrage le plus célèbre de Messager : Véronique . Mais ceci est une autre histoire …

Il en est des P’tites Michu comme bien d’autres chefs d’œuvres : la postérité les a oubliées et bien oubliées.

L’ARGUMENT :

En 1793, au moment où les autorités révolutionnaires s’apprêtent à arrêter le marquis des Ifs, l’épouse de ce dernier perd la vie en donnant le jour à une petite fille. Le marquis confie l’enfant aux époux Michu, dont la femme vient également d’accoucher d’une fille, avant de disparaître pour échapper à ses poursuivants.
À quelque temps de là, le père Michu se charge de baigner les enfants. Il les met ensemble dans la baignoire, puis, au moment de les rhabiller, est incapable de les distinguer l’une de l’autre.

Acte I : Le jardin de l’institution Herpin en 1810

Avec l’argent du marquis, les Michu se sont installés aux Halles où leur commerce a prospéré. Leurs deux filles – car Blanche-Marie et Marie-Blanche passent pour les sœurs jumelles qu’elles croient être – poursuivent leur éducation au pensionnat tenu militairement par Mlle Herpin.
Aristide, le commis des Michu, est amoureux de l’une d’elles, mais sans savoir exactement de laquelle ! Retour du marquis, devenu général d’Empire. Il fait rechercher sa fille Irène par son ordonnance Bagnolet pour la marier au lieutenant Gaston Rigaud, l’officier qui lui a sauvé la vie au siège de Saragosse. Par le plus grand des hasards, Gaston est le neveu de Mlle Herpin. En venant rendre visite à sa tante, l’officier fait la connaissance des petites Michu. Le cœur des deux jeunes filles se met aussitôt à battre pour le beau militaire.
Bagnolet retrouve enfin les Michu. C’est l’instant de vérité. Bien embarrassé, le brave maraîcher s’en va trouver le général, accompagné de sa femme et de ses deux filles, qui ne comprennent tout d’abord rien à cette visite précipitée.

Acte II : Chez le général des Ifs

Les invités du général attendent d’être présentés à Irène des Ifs, dont l’arrivée prochaine est annoncée. Mis en présence des Michu, le général ne veut rien savoir de leurs explications : Gaston ne peut épouser deux femmes ! Il exige qu’on lui désigne sa fille. Malgré son amour pour Gaston, Blanche-Marie décide de se sacrifier pour sa sœur qu’elle croit éprise de l’officier. C’est donc Marie-Blanche qui sera Irène des Ifs !

Acte III : La boutique des Michu

Blanche-Marie s’est résignée, la mort dans l’âme, à épouser Aristide, mais son fiancé ne l’attire pas plus que le commerce des fromages. De son côté, Marie-Blanche désole son père et son fiancé par son langage et ses allures populaires. Ils ne peuvent comprendre qu’elle se rende à chaque instant aux Halles où elle n’hésite pas à servir la pratique. Marie-Blanche s’aperçoit de l’erreur commise. Elle comprend que sa sœur aime Gaston. De son côté, elle préfère la boutique et Aristide à la vie mondaine qu’on lui promet.
Le jour de la double noce, elle fait chercher le portrait de la marquise des Ifs. Elle imagine d’habiller sa sœur avec le costume de la marquise, de la poudrer et de la coiffer comme elle : la ressemblance est étonnante. Le marquis croit retrouver sa femme. Blanche-Marie est donc bien sa fille ! Marie-Blanche épousera Aristide et Blanche-Marie sera heureuse avec Gaston.

LA PARTITION :

Ouverture
Acte I :  Chœur et couplets « Le tambour résonne » (les pensionnaires) ; Duetto « Blanche-Marie et Marie-Blanche » (les deux soeurs) ; Madrigal « Quoi, vous tremblez ma belle enfant » (Gaston) ; Trio  » Michu ! Michu ! Michu ! » (Blanche-Marie, Marie-Blanche, Gaston) ;Couplets « Sapristi ! le beau militaire » (Marie-Blanche) ; Trio « Nous v’là ! Nous v’là ! » et couplets « A l’ouvrage le matin »(Mme Michu, Michu, Aristide) ; Ensemble  » Voici papa, maman Gâteau  » (Blanche-Marie et Marie-Blanche) ; Couplets « Blanche Marie, si douce » (Aristide) ; Final « Je viens d’entendre un roulement » (tous).

Acte II : Introduction et Chœur  » A la santé du général » et Rondo « Non, je n’ai jamais vu ça » (le général) ; Quartetto « Entre là » (Bl-M., M-B, les Michu) ; Duo « Ah ! Quel malheur, quel malheur » (B-Marie, M-Blanche) ; Couplets « Me prenez-vous pour un conscrit » (le général) ; Prière « St-Nicolas » (B-Marie, M-Blanche) ; Trio  » C’est la fille du général » (B-Marie, M-Blanche, Gaston) ; Finale (Capitaine, approchez » » et Couplers « N’est-ce pas que j’ai de la branche » (M-Blanche).

Acte III :  Choeur et ensemble « A la boutique » ; Couplets « Comme une girouette mon coeur tourmait » (Aristide) ; Romance « Vois-tu, je m’en veux » (B-Marie) ; Chœur  « Bonjour, mesdam’s les mariées »et ronde des Halles « On peux chercher en tous pays » (M-Blanche, choeur); Duo « Rassurez-vous Monsieur Gaston » (B-Marie, Gaston) ; Sextuor  » Assieds-toi là » (B-Marie, Marie-B,  les Michu, Aristide, Gaston) ; Final « Blanche-Marie et Marie-Blanche Mesdam’s, Messieurs » (tous).

FICHE TECHNIQUE :

Opérette en 3 actes d’Albert Vanloo et Georges Duval, musique de André Messager. Création à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, le 16 novembre 1897. Avec : Alice Bonheur (Marie-Blanche), Odette Dulac (Blanche-Marie), L.Laporte (Mlle Herpin), Mme Vigouroux (Mme Michu), Barral (des Ifs), Regnard (Michu), Maurice Lamy (Aristide), Marchand (Gaston), Brunais (Bagnolet).

 

 

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