Les démons de Jérôme Bosch d’Alexandra Strauss

 Les démons de Jérôme Bosch est  le premier roman d’Alexandra Strauss, et c’est en quelque sorte une biographie imaginaire. Aleyt, la femme du peintre, annonce dès la première page qu’elle a choisi de prendre la plume pour que reste une trace de la vie de son mari (un fantasme d’historien de l’art, sans doute). Et comme la vie de Jérôme Bosch est très mal connue, on est en plein entre le roman historique et la fiction, le tout à la fin du XVème et au début du XVIème siècle.

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Ici, pas d’aventures extraordinaires ou de rebondissements surprenants, c’est simplement la vie quotidienne du peintre qui nous est contée, de sa petite enfance à sa mort. Et pourtant, on ne s’ennuie pas : le personnage est attachant et l’écriture agréable distille une ambiance tranquille et un peu malsaine à la fois. Les démons du titre, ce sont ces peurs qui tourmentent le peintre lors de son enfance, ces visions effrayantes qui se retrouveront sur ses tableaux, mais aussi la violence et l’injustice du monde qui l’entoure, qui lui dicteront les thèmes de son œuvre : le mal, le péché, la damnation. Aleyt reste dans l’ombre, ne parlant d’elle que quand cela aide à la compréhension de son mari, mais elle aussi est attachante. C’est une femme discrète qui préfère vivre à une distance raisonnable du monde, à l’image de Jérôme, pour qui les petits bonheurs ou malheurs du quotidien ne valent pas grand chose par rapport à la recherche d’absolu qu’il effectue à travers son art.

Les démons de Jérôme Bosch est un court roman, modeste et sans prétention, qui remplit son objectif : offrir un bon moment de lecture tout en faisant découvrir au lecteur une époque et un personnage. On en sort avec l’envie d’aller se balader dans les créations de Jérôme Bosch, c’est plutôt bon signe quand à la qualité du livre.

236 pages, 2009, Folio

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