Un Français parmi les bourreaux présents sur la vidéo de l’Etat islamique diffusée ce dimanche!
Dans cette même vidéo (âmes sensibles s’abstenir!), dix-huit combattants jihadistes, le visage découvert, sont montrés en train d’égorger des soldats syriens, alignés à genoux. Parmi ces bourreaux “il y a une très forte présomption qu’il y a un, voire deux Français”, indique à BFMTV Jean-Charles Brisard, spécialiste du terrorisme international.
L’un d’eux serait donc Maxime Hauchard, 22 ans, interviewé par BFMTV via Skype en juillet dernier (vidéo). Le jeune homme, parti combattre en Syrie depuis une quinzaine de mois.
Originaire de Bosc-Roger-en-Roumoi, petit village de l’Eure, en Haute-Normandie, Maxime avait un casier judiciaire vierge avant son départ pour la Syrie. Décrit comme un jeune homme “intelligent”, “gentil” et “cool” par ses proches, Maxime, d’éducation catholique, a surpris tout le monde en se convertissant à l’Islam. Il y a environ deux ans, le jeune homme se montre très intéressé par la spiritualité et les religions, et finit par se tourner vers le Coran. Il raconte s’être ensuite radicalisé “seul sur Internet”, notamment en visionnant des vidéos sur Youtube, sans n’avoir rencontré personne.
Son comportement change à ce moment là. “Il s’est laissé pousser la barbe, il a arrêté de boire de l’alcool, et tolérait moins ceux qui en buvaient à côté de lui, ce qui l’a isolé un peu, que ce soit dans sa famille, ou avec ses amis. Il a arrêté de faire la bise aux femmes, aussi. Pourquoi est-il parti là-bas?”, s’interrogeait, désespérée, une proche de Maxime rencontrée par BFMTV après son départ pour la Syrie.
Pourquoi ce départ soudain vers le jihad? Parti en Mauritanie pour faire l’école à des enfants, Maxime, révolté par l’intervention française au Mali, souhaite se rendre sur place, mais finit par renoncer face à la difficulté de ce terrain. Selon nos informations, c’est à son retour en France, lorsqu’il apprend la montée en puissance du groupe Etat islamique en Syrie, qu’il entreprend de s’y rendre. Son trajet est classique: il passe par la Turquie pour rejoindre le territoire syrien, et les rangs de Daesh. Et y parvient sans encombre. Au sein de l’organisation jihadiste, il assure des missions de sécurisation, notamment lors de la prise de Mossoul, en juin 2014. Il est également formé au combat.
Lors de l’interview accordée à BFMTV depuis la Syrie, Maxime tenait des propos sidérants, à visage découvert. “C’est pas les vacances, mais c’est comme des vacances ici. (…) La mort, je l’attends avec joie. C’est une bonne nouvelle. Mon objectif personnel, bien évidemment, c’est le martyr”. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, 368 Français combattraient en ce moment en Syrie ou en Irak, et quelque 45 sont morts sur le terrain.
La dernière vidéo montre l’exécution massive d’au moins 18 soldats syriens et les restes d’un otage américain, authentifié comme étant Peter Kassig, un travailleur humanitaire américain de 26 ans enlevé en octobre 2013 en Syrie.
L’escalade de l’horreur perpétrée par l’État islamique se poursuit une nouvelle fois.
Contrairement aux précédentes exécutions d’otages filmées par l’EI, l’enregistrement ne montre pas la décapitation mais on y voit un homme, le visage masqué, se tenant debout, une tête couverte de sang à ses pieds. «C’est Peter Edward Kassig, un citoyen américain», affirme cet homme avec un accent britannique. Ce dernier pourrait être le même vu sur de précédentes vidéos d’exécution similaires.
Dimanche soir, le président des Etats-Unis Barack Obama a confirmé la mort de Peter Kassig qualifiant cet assassinat de «mal absolu». «Ce sont des crimes contre l’humanité, ce sont des actes barbares et c’est pourquoi la France ne peut pas rester indifférente», a déclaré François Hollande depuis Nouméa. La Maison-Blanche et le premier ministre britannique David Cameron ont fait part de leur horreur.
Dans la même vidéo d’une quinzaine de minutes – dont la réalisation est extrêmement travaillée et mise en scène – des djihadistes, non masqués, sont montrés en train de décapiter une quinzaine d’hommes présentés comme des soldats du régime syrien de Bachar al-Assad. L’homme masqué prévient que les prochaines victimes seront des soldats américains.
Dans cette vidéo, l’EI présente également son plan d’expansion.
Un ancien ranger en Irak devenu humanitaire
Agé de 26 ans, Peter Kassig, avait servi dans l’armée américaine en Irak entre avril et juillet 2007 avant d’être démobilisé pour des raisons médicales. Il s’était alors spécialisé dans la médecine d’urgence et s’était rendu au Liban en mai 2012, travaillant comme volontaire dans des hôpitaux et soignant des réfugiés palestiniens et syriens. Il avait fondé en 2012 une organisation humanitaire, «Special Emergency Response and Assistance» (Sera). Il a été capturé en octobre 2013 à Daïr az Zour, dans l’est de la Syrie, où il était en mission humanitaire.
Selon ses proches, il s’était converti à l’islam. Il était apparu dans une vidéo le 3 octobre montrant la décapitation d’un autre otage de l’EI, le Britannique Alan Henning, et dans laquelle il était menacé de mort. Le lendemain, ses parents avaient imploré ses ravisseurs de faire preuve de clémence dans un message vidéo.
Si sa mort est confirmée, il sera le cinquième otage occidental assassiné par l’État islamique depuis le déclenchement cet été des premières frappes aériennes américaines en Irak contre le groupe d’Abu Bakr al Baghdadi. Avant lui, les Américains James Foley et Steven Sotloff et les Britanniques David Haines et Alan Henning ont subi le même sort.