C’est un petit secret en France où le discours majoritaire est souvent négatif sur le porno, pourtant le site OnlyFans est en train de révolutionner le genre, y compris dans son fonctionnement économique. Depuis deux ans, les plateformes de streaming sont le reflet de la montée en puissance d’un nouveau porno amateur qui permet de s’affranchir des studios existants tout en développant le contact direct entre le public et les stars émergentes.
OnlyFans n’est pas exclusivement porno, ce qui d’ailleurs lui donne une légitimité passe-partout. À la base, c’est une nouvelle version de Cam4 ou Chatroulette avec un système d’abonnement qui permet de choisir ce que l’on veut télécharger. Ça peut être des tutoriels de gymnastique ou de beauté, avec du contenu qui pourrait être le prolongement d’Instagram. Il y a aussi beaucoup de cam girls et de prostitution light féminine, surtout de la part d’étudiantes qui veulent arrondir leur fin de mois sans pour autant faire de l’escort. Car ici la personne qui fait le tuto est directement rémunérée. Pink News, qui a publié un des rares articles sur le sujet en direction des LGBT+, explique assez bien les revenus possibles pour celles et ceux qui se lancent dans l’aventure.
N’importe qui peut s’abonner à OnlyFans et les abonnements débutent souvent à 4,99$ pour suivre toutes les célébrités que vous voulez, mais le «pourboire» le plus courant est de 5 dollars pour chaque nouveau film. OnlyFans prend 20% de ce que vous recevez, un montant assez élevé qui est justifié par une liberté totale: en effet, les autres applications comme Instagram et Snapchat sont plus restrictives en termes de censure.(…)
OnlyFans, comme les sites en direction des jeunes bodybuilders gays comme GayHoopla, ou le site d’abattage entre étudiants blancs SketchySex, ou le site interracial HarlemHookups, transforme l’apparence du porno. Souvent, les plans sont fixes, la caméra (ou plutôt le téléphone portable) est posée à côté du lit, ce qui donne une plus grande promiscuité pour les fans. Ces derniers sont au centre du voyeurisme et les angles sont différents de ce que l’on peut voir chez les studios traditionnels.