Les miasmes de la culture à Paris

Nuit blanche ou nuit verte samedi dernier à Paris ? On est en droit de se poser la question quand on apprend que le Secours islamique, organisation musulmane d’entraide qui prend une part active à l’accueil des clandestins et vient de lancer une campagne en faveur des Rohingyas de Birmanie, a participé pour la première fois à cette pseudo-fête qui permet à des créateurs d’art contemporain de monnayer leurs talents et qui, cette année, a été l’occasion d’en rajouter une couche sur la crise des migrants. Histoire d’imposer sur un mode festif le grand changement et de montrer aux Parisiens que l’invasion migratoire est une richesse.

Le cauchemar de la Nuit blanche

Présent depuis 25 ans en France et connu pour ses opérations Une chorbapour tous ou des campagnes de soutien aux enfants palestiniens, le Secours islamique vient ainsi de rentrer dans la cour des grands. Comme un adoubement. Il a choisi le thème, usé jusqu’à la corde, de l’exil pour apporter sa pierre à l’édifice soigneusement construit par Anne Hidalgo et ses équipes. Des migrants, suivis et aidés par l’association et évidemment triés sur le volet, étaient même présents pour dialoguer avec les Parisiens. Fresque dessinée par un artiste de rue, vidéo ramenarde sur le thème du refuge, photos réalisées par un Erythréen, tout était fait pour faire pleurer Margot.

Comme la troupe de théâtre Good chance théâtre qui a exercé ses talents dans la jungle de Calais avant de venir en résidence à Paris et de plancher sur le récit d’un clandestin qui raconte son périple depuis Vintimille et « veut devenir invisible ». Même foutage de gueule avec ce projet Rail Océan qui mixe des chants afghans, des bruits de trains, ou des langues lointaines « afin d’évoquer le transport et les migrations ». Et ne parlons pas de la mise en scène d’une valse insurrectionnelle qui « cherche à parler des corps révoltés qui expriment leur colère ».

Tout un programme, surtout quand on connaît le nom de ses créateurs, le collectif La Horde. Mais rien d’étonnant à cela quand on écoute Charlotte Laubard, directrice artistique de cette nouvelle édition de la Nuit Blanche : « L’essentiel c’est de célébrer le collectif en ces temps de repli sur soi et de crispations identitaires, mais aussi de modifier la perception de cet espace public. »

Bref, Paris a été le théâtre de cette prise en otage voulue et programmée par ceux-là mêmes qui ont créé la Nuit Blanche en 2002, Christophe Girard et Bertrand Delanoë, ce dernier suriné par un « admirateur » maghrébin dès la première édition de cette fête, à laquelle la mairie de Paris consacre chaque année près de 2 millions d’euros. Une bagatelle pour Hidalgo qui compte beaucoup sur de tels événements pour retrouver un peu de crédibilité.

Hidalgo à gauche toute

Toute contente d’avoir remanié son équipe et de l’avoir élargie à seule fin de préparer les prochaines échéances électorales et de faire face aux ambitions macronistes sur Paris, le maire de Paris s’est ainsi livré à une opération de tambouille politique. Elle renforce la présence communiste et écolo dans son équipe rapprochée et redonne particulièrement du grain à moudre à l’élue communiste-Front de gauche Catherine Vieu-Charier portée sur les fonts baptismaux de la défense de la mémoire et des anciens combattants par Delanoë lui-même, et à laquelle Hidalgo a renouvelé sa confiance… mémorielle, en lui donnant en plus la charge de correspondant Défense. Une provocation à l’égard de nos Armées.

Une drôle de paroissienne

Cette ancienne directrice d’école, qui a occupé jusqu’en 2014 son ancien logement de fonction avant d’être rappelée à l’ordre, est une communiste pure et dure qui ne renie rien de l’héritage du parti dit des 75 000 fusillés. C’est tout naturellement qu’Anne Hidalgo, pasionaria de tous les combats antifranquistes, a donc reconduit dans ses fonctions celle qui, au côté du communiste Henri Malberg, a rendu régulièrement visite en prison aux terroristes d’Action Directe Nathalie Ménigon, Georges Cipriani ou Jean-Marc Rouillan et qui est à l’origine de l’appel pour l’élargissement des conditions de détention des prisonniers. En 2009, alors que les élus verts du Conseil de Paris organisent une cérémonie en l’honneur des mutins du Chemin des Dames qui avaient été fusillés pour avoir refusé de monter au front en 1917, la donzelle s’associe par écrit à cet hommage en prenant cependant bien soin de ne pas être présente physiquement. Elle a récemment participé aux travaux qui ont abouti au changement de nom du square du Temple, rebaptisé Elie Wiesel depuis le 29 juin dernier.

En juillet 2017, cette adepte d’une certaine mémoire historique sélective dévoile, place de la Nation, une plaque commémorant la manifestation du 14 juillet 1953 favorable à l’indépendance algérienne et au cours de laquelle sept activistes indépendantistes avaient été abattus par la police. En juillet 2014, dans les colonnes de l’Humanité, elle définissait ainsi la mémoire parisienne : « La Libération est constitutive du peuple de Paris comme la Révolution française, la Commune de Paris ou le Front populaire. » Est-il besoin de préciser qu’elle fait partie du conseil d’administration du musée national de l’Histoire de l’Immigration présidé par l’historien anticolonialiste Benjamin Stora.

A mort le patrimoine !

Catherine Vieu-Charier a également le profil parfait pour que le maire de Paris l’ait nommée à la Commission du Vieux Paris, composée d’experts, historiens, architectes, conservateurs, mais aussi d’élus, chargée de veiller sur le patrimoine de la ville depuis 1897 et qui émet chaque mois un avis sur les demandes de démolition. Depuis sa prise de fonctions, Anne Hidalgo, attachée à satisfaire les désirs immobiliers de ses copains Pinault et Arnault, a donc tout fait pour avoir à sa main la Commission du Vieux Paris, à la tête de laquelle elle a nommé Bernard Gaudillière, l’ancien Mazarin de Bertrand Delanoë.

Alors que cette institution de la mémoire patrimoniale parisienne a joué un rôle essentiel dans la sauvegarde du Marais, devenu le nid de toute la communauté homosexualiste parisienne qui a ses entrées à l’Hôtel de ville, et dans le sauvetage du quartier Saint-Germain des Prés, les nouveaux patrons de la capitale sont bien ingrats avec elle. Ils ne tiennent plus aucun compte de ses avis et se contentent d’en faire une chambre d’enregistrement. Leurs derniers dossiers ? La rénovation du musée Carnavalet, temple de la mémoire du vieux Paris, fermé depuis plus d’un an, mais également la transformation de la poste du Louvre en hôtel de luxe et celle de l’ancienne Bourse du commerce en musée concédé au milliardaire François Pinault. Au fait, que dit notre élue communiste-Front de gauche de cette alliance avec le grand capital ?

 

Francoise Monestier – Présent

Related Articles