Le Corsaire rouge (Extrait)

Réalisé en 1951 par Robert Siodmak, Le Corsaire rouge a pour titre original The Crimson Pirate. A savoir : Le Pirate pourpre. On le sait depuis longtemps, traduttore, traditore

C’est donc l’histoire du capitaine Vallo (Burt Lancaster) qui a… piraté (car c’est bien un pirate et pas un corsaire) un bateau qu’il veut revendre à un certain El Libre, franche crapule devant l’Eternel.

El Libre a une fille, Consuela (Eva Bartok), qui plaît fort à Vallo. Au point qu’il décide de se joindre aux rebelles à l’Espagne en attendant de séduire la belle aventurière. Ce qui ne convient pas à ses joyeux pirates qui sont imperméables aux motivations sentimentales de leur chef. Ils le balancent donc, lui et sa dulcinée, aux Espagnols.

C’est compter sans l’appui d’un professeur inventif (ses trouvailles guerrières anachroniques sont autant de clins d’œil aux connaisseurs) qui permet à Vallo de filer à l’anglaise de la geôle ibérique et de revenir délivrer sa belle.

 Dans Le Corsaire rouge, Burt Lancaster (qui participa largement à la mise en scène) rend hommage à Douglas Fairbanks et à Errol Flynn (non sans intentions parodiques évidentes, on flirte même parfois avec la farce).

Un film à classer dans notre dévéthèque hauturière aux côtés du Corsaire masqué (1926), du Pirate noir (1926), des Flibustiers (1938), du Corsaire noir (1948), des Boucaniers (1958), etc., toutes œuvres qui nous ont préparés à aimer Baudelaire (« Homme libre, toujours tu chériras la mer »).

Dans Le Cinéma américain, Freddy Buache écrit que, dans Le Corsaire rouge, « du scénariste au dernier figurant chacun semble s’être ingénié à traquer le poncif et à le briser par tous les moyens ». Alors corsaires, pirates, boucaniers, coureurs des mers, flibustiers, Frères de la Côte, qu’importe ! Ils ont tous la mer pour maman !

 

 

Alain Sanders – Présent

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