Seb se lance dans le réparable!

 Le fabricant d’électroménager SEB assure que la plupart de ses appareils sont désormais réparables pendant dix ans. Face aux ravages de l’obsolescence programmée, certaines entreprises revoient leur modèle et misent sur l’écoconception et le long terme. C’est notamment le cas du spécialiste de l’électroménager SEB, qui a annoncé mardi que la plupart de ses produits sont désormais réparables pendant dix ans. Et ce n’est pas anodin lorsqu’on sait que SEB est tout simplement le leader mondial du petit électroménager.(…)

Quelles sont les marques concernées ? Après avoir expérimenté ce système sur ses marques SEB et Rowenta, le groupe a annoncé “l’extension de sa politique de réparabilité à l’ensemble de ses marques et dans tous les pays* : SEB, Rowenta, Moulinex, Calor, Krups ou encore Tefal (pour l’électroménager et les autocuiseurs)”. Résultat, 97% des appareils de ces marques sont désormais réparables, selon une estimation de l’entreprise. Tous ces produits seront désormais affublés d’un autocollant “Produit réparable 10 ans”.(…)

Les appareils irréparables, un problème de plus en plus fréquent. Cette stratégie représente un virage très symbolique dans un secteur où la réparabilité d’un appareil est devenue l’exception. Soit parce que l’appareil en question n’a pas été conçu pour être démontable et/ou réparable, soit parce qu’une telle opération coûte plus cher que l’achat d’un nouvel appareil.

Dans une étude publiée en avril 2014, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) montrait que “le prix de la réparation des appareils ménagers a augmenté de 123 %” en deux décennies alors que, dans le même temps “le prix moyen des gros appareils ménagers a baissé de 34 % et celui des petits appareils électroménagers de 15 %”. Le consommateur est donc incité à changer d’appareil plutôt que de le réparer, un réflexe du tout jetable qui fait deux victimes : l’environnement et les ménages les plus pauvres, qui ont tendance à choisir les produits les moins chers et non les plus durables, quitte à devoir les racheter plus souvent qu’un foyer plus aisé.

Un virage industriel et pas seulement marketing. En ces temps de “greenwashing”, qui consiste à mettre en avant un engagement écologique qui n’est que de façade, nombreuses sont les entreprises à revendiquer leur action en faveur de l’environnement. Mais dans le cas de SEB, “on n’est pas dans du greenwashing : il y a toute une infrastructure à mettre en place, avec un coût, etc. Et ce n’est pas une démarche purement commerciale, SEB le fait car c’est plus rentable”, assure Erwann Fangeat, ingénieur à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).(…)

Mais SEB prépare également l’avenir puisque l’entreprise travaille sur les imprimantes 3D, solution idéale pour reproduire des pièces industrielles en petites quantités à un coût raisonnable. Des premières pièces de réparation ont ainsi été fabriquées en mai 2016 et “à terme, l’objectif est de pouvoir les créer directement chez le réparateur, à partir de cette nouvelle technologie”, assure l’entreprise. SEB a aussi imaginé un système où les consommateurs, assistés par des tutoriels en ligne du fabricant, pourraient procéder eux-mêmes à des réparations basiques.

* à l’exception des Etats-Unis où la législation privilégie la notion de “satisfait ou remboursé” à celle de réparabilité.

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