L’association SOS Villages d’Enfants s’alarme de l’accès catastrophique à l’eau potable en Syrie. Plus de deux millions de syriens en souffrent déjà. La guerre civile devient une guerre de l’eau. Le réseau des canalisations d’eau d’Alep, long de 2400 km, et ses deux stations de pompage qui l’alimentent, sont contrôlés par des groupes de l’opposition.
Bien que le nombre de bombes et de coups de mortiers tombant sur la ville semble diminuer, la sécurité des habitants ne s’améliore pas pour autant. Ils doivent chaque jour affronter une autre menace : la pénurie d’eau potable. Dans toute la ville d’Alep, et pas seulement dans les zones sous le contrôle du régime, l’eau a cessé de circuler dans les canalisations. Toute la population souffre, et d’abord les enfants.
« J’ai vu des gens creusent le sol pour trouver l’eau »
Un collaborateur de l’organisation humanitaire SOS Villages d’Enfants en Syrie en témoigne : « On voit des enfants marcher dans les rues avec des bidons, mais l’eau qu’ils trouvent n’est pas potable. Cela augmente le risque d’infections et d’épidémies. Il y a véritablement une guerre pour pouvoir s’accaparer l’eau. Les gens sont désespérés. Il faut voir les queues interminables que forment les femmes et les enfants devant les mosquées et les églises. Ils utilisent n’importe quel objet ; des casseroles, des théières, des bouteilles en plastique. Ces queues, on ne les trouve pas seulement dans les quartiers pauvres. Tous les quartiers sont désormais privés d’eau et il y a des milliers de réfugiés. J’ai vu des gens creuser le sol dans l’espoir de trouver de l’eau. C’est à ne pas en croire ses yeux. »
Des solutions temporaires sont mises en places par des agences gouvernementales, SOS Villages d’Enfants et le Croissant-Rouge syrien, comme par exemple la construction de puits. Ainsi, plusieurs milliers de litres d’eau peuvent être pompés puis distribués chaque jour, pour soulager un moment ceux qui en ont le plus besoin : les enfants, les malades, les personnes âgées. Mais cela ne suffit pas pour satisfaire les besoins vitaux de l’ensemble des habitants d’Alep et sa région.
Lu sur Radio Vatican