“Mon Raymond c’est lui l’patron. C’est lui qui tient la boutique.” Les paroles du titre phare, Mon Raymond, du dernier CD de Carla Bruni-Sarkozy, ne mentionnent pas qu’en matière de finances, c’est madame qui tient l’épicerie. Car, depuis son départ de l’Elysée, l’ex-première dame a rondement mené ses affaires. Et un retour de son Raymond en politique pourrait porter préjudice à ses intérêts de business woman.
Dans la musique déjà. Après trois albums signés chez Naïve, la chanteuse a rejoint, au début de 2013, le label Barclay, détenu par la major Universal Music. Un contrat en or lui est alors proposé. Selon nos informations, afin de décrocher ce premier disque après des années de silence dues à son ancienne fonction, la filiale du groupe Vivendi n’a pas hésité à lui verser une avance de 1,069 million d’euros. Pour toucher ce cachet, Carla Bruni-Sarkozy est redevenue cogérante de sa société d’édition musicale Teorema, au côté de Bertrand de Labbey, l’un des plus puissants agents artistiques. Elle avait démissionné de ce poste en 2008 à son arrivée à l’Elysée.
Retour gagnant. Son entreprise, créée en 2003, n’a jamais enregistré un tel chiffre d’affaires, même aux heures glorieuses du premier album, Quelqu’un m’a dit, écoulé à plus de deux millions d’exemplaires. Malheureusement, cette fois-ci, le succès n’est pas à la hauteur des espérances. Alors que son précédent disque, Comme si de rien n’était, arrivait encore à atteindre la trentecinquième place au classement des 200 albums les plus vendus en France en 2008, Little French Songs s’est hissé péniblement, l’an dernier, au soixantecinquième rang.
La déception est telle que la société de Carla Bruni-Sarkozy reconnaît qu’ “il est peu probable que les avances d’Universal soient recoupées”. En clair, la major ne retrouvera jamais sa mise de départ. Qu’importe pour Teorema. Elle affiche, aujourd’hui, un bénéfice de 392 000 euros alors même que ses charges ont fortement augmenté, à 606000 euros, pour financer des frais de société… Et Carla, tout en préparant un album pour 2015, vient de signer des chansons pour Julien Clerc et Christophe Willem.
Egérie de Bulgari pour 2,15 millions d’euros
Mais son plus beau coup, Carla Bruni l’a réalisé grâce à la mode. En 2013, la marque de luxe italienne Bulgari lui propose de devenir son égérie pour la joaillerie, les montres et les accessoires. A 46 ans, l’ex-mannequin reprend du service. Deux campagnes d’affichage et dans la presse sont prévues. La première, “Diva”, vient de se terminer et la seconde débute ce mois-ci. Elle durera jusqu’en juillet 2015. Dans le cadre de ce contrat, la quadragénaire a créé une nouvelle société baptisée Castagneto, du nom du château familial dans le Piémont, cédé en 2009. Son objet: “L’exploitation, à titre exclusif, de l’image, de la voix, du nom et, plus généralement, des droits de la personnalité de Madame Carla Bruni [notamment] dans le domaine du mannequinat.”
Au passage, la mention “Sarkozy” a disparu. Pour avoir prêté ses traits à la marque du groupe LVMH, l’artiste a engrangé 2,15 millions d’euros. Un chiffre que Bulgari ne souhaite pas commenter. Là encore, Castagneto a enregistré un bénéfice important de 1,098 million d’euros. Et, là encore, Carla Bruni a préféré multiplier les frais de société, soit près de 488000 euros. Surtout, pas question de se verser un salaire supérieur à un million d’euros de crainte, sans doute, d’être soumise à la taxe de 75% voulue par François Hollande. Le “Pingouin”, comme elle le surnomme dans l’un de ses titres, ne la fera pas payer. “Tu m’fais pas peur le pingouin. Tu m’fais pas peur, tu me fais rien, rien, rien, rien du tout.”