Nouvelles de France a interrogé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République et ancien candidat à l’élection présidentielle, sur la question de l’école.
Comment jugez-vous l’action du Gouvernement Ayrault sur l’école ?
Il est prématuré de juger de l’action du Gouvernement sur l’école, à seulement 15 jours de la rentrée. Aussi, ne m’en tiendrai-je pour l’instant qu’aux mesures annoncées concernant la modification des rythmes scolaires : l’allongement des vacances scolaires d’automne, d’hiver et de printemps, la réduction des vacances d’été et le retour à la semaine de 4,5 jours me semblent plutôt aller dans le sens d’un meilleur rééquilibrage du temps scolaire. Cependant, je crains que ce régime n’embarrasse les parents qui travaillent et devront de ce fait trouver des solutions pour occuper ou faire garder leurs enfants.
La création de nouveaux postes dans l’Éducation nationale vous parait-elle nécessaire ?
Le chiffre annoncé de 60.000 recrutements me semble d’autant plus excessif que le problème de l’école n’est pas uniquement quantitatif.
Cependant, je suis convaincu que la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux était aberrante et que, pour compenser une partie des 80.000 postes supprimés au cours des dernières années, il faut recruter, sur plusieurs années, au moins 30.000 enseignants du CP au CE2 pour assurer un meilleur apprentissage des fondamentaux.
De même, je préconise le recrutement notoirement insuffisant d’Auxiliaires de Vie Scolaire pour assurer la mise en œuvre concrète de la loi de 11 février 2005, et permettre aux enfants handicapés et notamment les autistes, d’être accueillis en milieu scolaire ordinaire.
Que vous inspire la morale laïque prônée par Vincent Peillon ?
Vincent Peillon n’a pas tort d’avancer que l’école doit être le lieu permettant aux élèves de s’affranchir des déterminismes sociaux, culturels, religieux,… pour acquérir n véritable sens de la vie collective et de la citoyenneté. Aussi ne verserai-je pas, comme certains, dans la caricature en traitant Peillon de pétainiste sous prétexte qu’il restaure les cours de morale à l’école. Il faudra cependant rester prudent, la morale peut recouvrir tout et n’importe quoi et elle peut générer si l’on n’y prend garde, une nouvelle forme de déterminisme. Je rappellerai que le fondateur de l’école publique laïque, Jules Ferry avait lui-même introduit les cours de morale à l’école.
Quelle différence faites-vous entre les termes « Éducation nationale » et « Instruction publique » ?
J’ai toujours préféré le terme d’Instruction publique à celui d’Éducation nationale, d’une part parce que « publique » renvoie à service public, d’autre part parce que la mission d’éduquer au sens large renvoie plutôt à l’univers familial, lorsque l’instruction renvoie plus spécifiquement aux apprentissages.
Quelles seraient vos premières mesures si vous étiez ministre de l’Éducation nationale ?
Il y a trois décisions prioritaires que je prendrais sans délai, à savoir
L’augmentation du nombre d’heures hebdomadaires consacrées au Français dans le cycle élémentaire de 10 à 16 heures. La restauration de l’autorité de l’enseignant sur sa classe par l’exclusion systématique des perturbateurs. Enfin je m’attellerai à la revalorisation du métier d’enseignant et, notamment, un bonus octroyé aux enseignants en poste dans des zones difficiles.
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