Ils appellent ça l’« Arte franco-algérienne ». Une chaîne binationale (comme son chef de projet, Rachid Arhab) qui, en principe, devrait voir le jour l’année prochaine. Pour faire plaisir à Macron.
En 2017, alors qu’il était candidat à la présidentielle, il avait déclaré (lors de sa visite à Alger où il avait craché sur les nôtres) : « Je soutiens en particulier un grand projet inspiré de liens anciens entre nos artistes et nos techniciens audiovisuels et de l’exemple européen. Nous pourrions poser les fondations d’une plate-forme de diffusion franco-algérienne, pour la télévision et en ligne, en partenariat avec les chaînes existantes à l’image de la chaîne Arte. »
Dans la chaleur de l’été, le projet est piloté par Rachid Arhab, journaliste et ex-membre du CSA (sa nomination fit des remous à l’époque). Rachid Arhab, manifestement excité comme une puce par le projet macrono-fellouze, est appuyé par Pascal Josèphe, ex-directeur des programmes de TF1, franc-maçon très cathodique, membre de l’Observatoire de la diversité (sic) au CSA.
Profession de foi de Rachid Arhab pour vendre son truc : « Guerre d’Algérie, mémoire collective, place de l’islam, laïcité, terrorisme, crise des migrants et des réfugiés, crise économique, crise politique… Un Français sur sept a un lien avec l’Algérie. » Ce qui en fait six sur sept (au moins) qui n’en ont pas et qui aimeraient que ça continue…
Selon le Journal du Dimanche du 22 juillet dernier, un comité fondateur a été créé avec des engeances comme le très haineux Benjamin Stora et les ex-ministres Elisabeth Guigou et Azouz Begag. On mesure d’entrée de jeu ce que serait ce repaire franco-fellouze…
Rachid Arhab dit avoir entamé des discussions avec les autorités algériennes (à qui cette chaîne télé ne coûtera rien et qui sera beaucoup plus algérienne que française). Chahiya taïba, sayidi…
Malgré son patronyme, Rachid Arhab, franco-algérien (il a été naturalisé en 1992), est d’origine kabyle. Il est même né dans une petite ville emblématique de la berbérité, Fort-National (aujourd’hui Larbaâ Nath Iraten). Il a fait une carrière assez lisse, ne commettant somme toute qu’un seul faux pas en devenant chroniqueur de « Touche pas à mon poste » (C8), le champ d’épandage de Cyril Hanouna (qui tutoie Macron). Avant de quitter les lieux comme un voleur, sous les lazzis (à commencer par le vipérin Gilles Verdez) de ses « camarades » d’émission…
Avec de tels parrains, cette chaîne franco-fellouze serait aussi idéologiquement engagée qu’Arte pour traiter des faits historiques. Imagine-t-on un instant qu’Alger accepterait que l’on traite objectivement du génocide des harkis (qui sont interdits de retour au bled même pour aller sur les tombes des leurs) ou du massacre des pieds-noirs à Oran le 5 juillet 1962, pour ne prendre que ces deux exemples ?
Et tout cela au moment où l’université algérienne envisage (Présent du 6 août) de remplacer le français par l’anglais…•
Alain Sanders – Présent