Les commentaires médiatiques les plus hystériques ont suivi la conférence de presse du 15 août de Donald Trump. Marquée par une tension énorme entre les journalistes et le président des Etats-Unis, la conférence de presse a été explosive. Retour aux faits.
Une conférence de presse initialement dédiée aux progrès de l’infrastrcture
« Nous venons d’avoir plusieurs bonnes réunions sur la question des infrastructures. Mon administration travaille chaque jour pour fournir au peuple américain les infrastructures de classe mondiale qu’il mérite. C’est pourquoi je viens de signer un décret afin de réformer les infrastructures du pays, sérieusement endommagées. » Et le Président Trump de citer quelques exemples de normes bureaucratiques qui ralentiraient dramatiquement l’avancement des chantiers. Son objectif : réduire drastiquement les délais de construction d’ouvrages d’art. Un exemple : passer de 17 ans pour construire une autoroute d’un état qu’il n’a pas nommé à simplement 2 ans.
Mais, très vite, la conférence de presse a complètement dévié de son objet initial et a entièrement tourné autour des violences de Charlottesville.
Volonté de prudence et remerciements à la mère de la victime
Interrogé sur la prétendue lenteur de sa condamnation des militants de Droite radicale suite aux violences de Charlottesville, il a taclé la journaliste l’attaquant : « Je n’ai pas attendu longtemps ! Je voulais être sûr, au contraire de beaucoup de politiciens, que ce que je disais était correct. […] Je voulais connaître les faits. » Et Donald Trump n’a pas hésité à rappeler sa première condamnation des événements, immédiatement après les violences de Charlottesville.
De manière étonnante, aucun média subventionné ne semble avoir tenu compte d’une information capitale donnée par Donald Trump lui-même : « La jeune fille [tuée samedi à Charlottesville, ndlr], qui de ce que j’en entends était une fantastique jeune femme … Sa mère m’a écrit via les réseaux sociaux et m’a remercié d’avoir dit ce que j’avais dit. Et, honnêtement, si la presse n’était pas mensongère, elle aurait dit que ce que j’avais dit était bien. »
Union nationale ?
Une journaliste a attaqué le président des Etats-Unis, lui demandant si sa réaction avait facilité l’union nationale. Donald Trump lui a vertement répondu : « J’ai créé plus d’un million d’emplois, le pays est en train de se réveiller, la bourse dépasse tous les records et nous avons les meilleurs chiffres d’emploi de l’histoire de notre pays. » Alors que le brouhaha le coupe, il rappelle une fois encore qu’il a attendu d’avoir tous les faits devant lui pour condamner les violences et le racisme des militants de Droite.
Plus tard durant la conférence, il le répétera à un journaliste lui ayant demandé s’il pensait que le pays était plus uni ou divisé qu’avant sur la question raciale. « Ce que veulent les gens, ce sont des bons emplois avec de bonnes paies » affirme-t-il, reléguant la question raciale au second plan.
Difficile de donner tort à Donald Trump. Depuis son arrivée à la présidence du pays, la situation économique s’est fortement améliorée, au moins sur la question du chômage, au plus bas, et sur la bonne santé boursière.
Suffisant pour contenter les médias ? Certainement pas car l’atmosphère s’est tendue continuellement.
Sur le conducteur de la voiture
« Je pense que le conducteur de la voiture est une honte pour lui-même, pour sa famille et pour le pays. Vous pouvez appeler cela terrorisme, vous pouvez appeler cela meurtre… J’attendrai le verdict. […] Le conducteur de cette voiture est un meurtrier et ce qu’il a fait est une horrible chose, inexcusable. »
Sur l’alt-right et la gauche
« Quand vous parlez d’Alt-Right, définissez ce terme pour moi » lance-t-il comme un défi à une journaliste qui évoquait ce mouvement dirigé par Richard Spencer. Avant même la réponse de la journaliste, Donald Trump poursuit « Et qu’en est-il de l’Alt-Left qui est venu charger l’Alt-Right ? Ont-ils quelques miettes de culpabilité ? […] Ils sont arrivés en chargeant, agitant leur clubs de golf. C’était un jour horrible… » tente-t-il d’expliquer avant d’être coupé par un journaliste. Agacé, Donald Trump le reprend : « Je n’ai pas terminé, « fake news » ! » Une scène véritablement incroyable.
« Vous avez un groupe d’un côté qui était mauvaise et de l’autre côté vous aviez un groupe qui était très violent. Personne n’ose le dire mais je vous le dis. »
« Je pense qu’il faut blâmer les deux côtés. » « Vous avez des gens dans chacun des groupes qui étaient très bien. »
Néo nazis
Attaqué sur le fait de mettre sur le même plan néo-nazis et antifas, Donald Trump réplique : « J’ai condamné les néo-nazis, j’ai condamné plusieurs groupes. Mais beaucoup de ces personnes [présentes à la manifestation, ndlr] n’étaient pas des néo-nazis, croyez-moi. Toutes ces personnes n’étaient pas des suprémacistes blancs. Des gens étaient également présents afin de protester contre la mise à bas de la statue de Robert Lee. »
« Vous regardez quelques uns des groupes et, si vous êtes d’honnêtes journalistes – ce qui n’est pas le cas pour beaucoup ici – vous savez que beaucoup des personnes présentes l’étaient pour protester contre la mise à bas de cette statue de Robert Lee. »
Et, pour conclure, Donald Trump n’a pas manqué de rappeler que le débat sur l’esclavage était sans fin : « Cette semaine c’est Robert Lee, j’ai noté que Stonewall Jackson est attaqué… Je me demande, est-ce que ce sera le tour de George Washington [propriétaire d’escalaves] la semaine prochaine et Thomas Jefferson [propriétaire d’escalaves] la semaine suivante ? Vous devez vraiment vous demander quand cela s’arrêtera-t-il. »
Le climat se tend de plus en plus aux Etats-Unis. Pas certain que les nombreux emplois créés par Donald Trump suffisent à adoucir la situation.
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