Opinel, une saga française !

Par Isabel Orpy

 

Le président de la société  Opinel, Maurice Opinel, artisan de la modernisation de l’entreprise, est mort mercredi 17 août à l’âge de 88 ans, a annoncé le fabricant savoyard de couteaux. Petit-fils du fondateur, Maurice Opinel présidait le conseil d’administration de l’entreprise depuis septembre 1974. C’est sous sa direction qu’Opinel a construit sa nouvelle usine de Chambéry. Il a aussi été très actif pour protéger sa marque par des dépôts de brevets et pour lutter contre la contrefaçon.

Prêtre égorgé, passagers d’un train attaqués…  C’est au quotidien que les rubriques faits divers ou faits de guerre nous parlent de couteaux. Hélas, pour la mauvaise cause.

Il nous faut donc évoquer un couteau fait pour servir non pour trucider, enfin très cocorico, une célébrité bien française, laquelle se promène de par le monde. Il s’en vend un toutes les dix secondes. Il n’est qu’à consulter, dans le musée qui lui est dédié à Saint-Jean-de-Maurienne, une planisphère prouvant qu’il a envahi le monde entier. Notre Opinel est même exposé au musée d’Art moderne de New York et le Victoria and Albert Museum de Londres l’a classé parmi les cents objets les mieux dessinés du monde, entre la Porshe 911 et la Rolex… En 2006, un jury de designers internationaux lui a même attribué le Phaldom Design Classic, le consacrant l’un des 999 designs les plus aboutis de tous les temps !

Opinel, toujours une histoire de famille.

Depuis 1909, la marque est déposée. Son symbole, poinçonné sur la lame, rappelle son origine: les trois doigts du  blason de Saint-Jean-de-Maurienne.

Aujourd’hui, c’est Maxime Opinel, l’arrière-petit-fils de Jean, frère du créateur, qui fait vivre cette saga familiale.

Cent vingt-trois ans après sa création, le couteau de poche destiné aux paysans d’Albiez a bien grandi, tout en préservant la force de sa tradition comme sa simplicité.

De la fonction nait la forme…

Plus de deux cents opérations sont nécessaires à sa fabrication. Exceptés ses modèles pour la cuisine fabriqués au Portugal, l’Opinel est toujours fabriqué près de Chambéry.

Peu onéreux, c’est ainsi que ce petit couteau s’est invité dans les sacoches des colporteurs, qui devinrent ainsi les premiers commerciaux de la marque. En 1939, il s’en vendit déjà 20 000. Cinquante ans plus tard, son nom entra au Larousse. Pratique, robuste, équipé d’une lame réputée pour son tranchant, cet objet est devenu le compagnon des navigateurs, des randonneurs et des montagnards. Chez les Opinel, on dit que «le couteau a gravi tous les sommets».

L’Opinel est aussi  des tous les grands événements du pays, à chaque fois, un modèle spécial est crée, et nombre de collections en séries limitées font  le bonheur de ses adeptes.

Bien des plagiaires se sont essayés à copie, sans succès, l’Opinel a ses connaisseurs. Bien que plus que centenaire, ce petit Savoyard, robuste, pratique et tendance, très discret, fait encore beaucoup parler de lui.

 

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