Mukbang?

Par Isabel Orpy

C’est un phénomène déjà connu sous le nom de Food porn ou voyeurisme culinaire. Cela consiste à l’heure des repas à s’installer derrière son ordinateur pour voir quelqu’un s’empifrer et bafrer avec ou pas. Mukbang, l’art de se filmer en mangeant, est un terme coréen car c’est en cette contrée que ce phénomène sévit le plus. A l’heure du dîner,  ils seraient 45 000 à se brancher sur une vidéo Mukbang… En fait, regarder une personne engloutir des quantités effarantes serait  un moyen de compenser un régime. Comme si interdit de dessert, vous  installiez votre masochisme devant la vitrine d’un pâtissier…

La star coréenne du Mukbang est la jolie Park Seo-Yeon, une jeune femme de 34 ans, laquelle mange trois heures par jour devant sa caméra. Si elle semble rester mince, ça lui a rapporte gros puisque les pubs  lui  permettent de gagner 8000 euros pour environ 90 heures de travail mensuel. D’autres l’imitent mais avec beaucoup moins de succès.

En ce monde fort inventif en dérives diversifiées, pratiquer le Mukbang apparait très inoffensif, quant aux vidéo-spectateurs, l’on ne peut que leur conseiller pour guérir leurs obsessions alimentaires de consacrer leur temps à d’autres spectacles qui feront diversion, à regarder des reportages sur les ravages de la junk-fast food à outrance ou ceux sur les sumotoris, au cours desquels l’on découvre tous les méfaits du “trop bouffer”.

Quant aux adeptes francophones, ils n’ont qu’à se nourrir avec Le ventre de Paris d’Emile Zola (384 pages en Livre de poche): voilà de la bouffe à profusion et de la bonne!

 

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