Entretien avec Alain de Peretti, vétérinaire, président de Vigilance halal.
La mairie de Perpignan vient d’annoncer qu’elle supprimait la viande de substitution au porc, et qu’elle mettait en place des menus végétariens… Quelle réaction ?
C’est une très bonne chose mais il faut que le maire de Perpignan aille plus loin et s’assure que la viande qu’il sert par ailleurs n’est pas halal par défaut. Avoir deux chaînes est difficile pour un abattoir et beaucoup ne font plus que du halal pour se simplifier la tâche. Ils n’étiquettent « halal » que la viande qui est censée l’être, et la France ne vérifie rien !
Certains s’empressent systématiquement de hurler à l’islamophobie, c’est grotesque.
Il est vrai que nous sommes un pays culturellement chrétien et que nous avons donc tendance à penser, comme le Christ, que « ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur, mais ce qui en sort ». Mais ces revendications alimentaires musulmanes ne posent pas seulement un problème identitaire. Elles posent également des problèmes sanitaires, économiques, moraux, légaux… C’est la raison pour laquelle j’appelle le maire de Perpignan, et tous les autres maires de France, à aller plus loin et à s’assurer qu’ils ne servent pas de viande halal.
Pouvez-vous développer les problèmes que vous énumérez à propos de la viande halal ?
Il faut d’abord préciser le contexte : nous parlons ici des cantines des écoles primaires qui dépendent des services municipaux. Sur ce sujet, les maires font ce qu’ils veulent et n’ont pas à tenir compte des revendications religieuses. Au-delà de la viande halal, un enfant qui aurait des allergies ne peut pas exiger de la cantine un régime spécial, c’est aux parents de gérer ! Si les menus ne conviennent pas, ils peuvent apporter un pique-nique !
Ces repas sont, en partie, financés par les contribuables et il revient au maire d’équilibrer ses budgets. On a appris, dans cette affaire de Perpignan, que la cantine jetait 300 kg de viande par semaine (les enfants ne mangeaient pas la viande de substitution, n’ayant pas l’assurance qu’elle était halal) ! Ce gaspillage est un scandale quand on sait que des gens ont faim dans notre pays !
Ces revendications alimentaires, nouvelles en France, sont lourdes de conséquences. En premier lieu pour la filière porcine, qui souffre de la diminution de consommation de la viande de porc, pourtant saine et peu chère. Ce désastre économique est causé par la restauration collective qui préfère servir des repas sans porc, et parfois même halal, à tout le monde plutôt que de répondre individuellement à quelques revendications…
Vous parliez également de problème moral ?
En arabe, halal veut dire « licite » et nous sommes donc dans le domaine de la loi. La loi en question, c’est la charia. Cette dernière est un corpus juridique qui va au-delà du mode d’abattage : c’est dans la charia que l’on trouve la peine de mort pour les apostats, la main coupée pour les voleurs ou encore la lapidation pour la femme adultère !
La charia est une loi qui n’est pas acceptable en France. Mais ce n’est pas tout. Pour qu’une viande soit halal, il faut qu’elle soit reconnue comme telle par une mosquée que l’on paie. Or, les circuits d’argent sont très opaques. Certains pays comme le Canada et les États-Unis ont enquêté et savent que cet argent va parfois dans la poche des imams, ou sert à financer l’islamisme par le biais de société de charité islamiques… Comment la France peut-elle accepter de prendre ce risque ?
Une catastrophe sanitaire, également ?
On parle souvent de la souffrance animale et il est vrai que ce n’est pas normal. Mais l’abattage halal présente également un vrai risque sanitaire pour l’homme ! Une directive ministérielle de 2007 obligeait, d’ailleurs, les cantines à cuire la viande hachée à cœur pour éviter tout risque sanitaire. Outre le fait que cela devient immangeable, que se passerait-il si un cuisinier le faisait mal ? Faudra-t-il attendre une catastrophe pour considérer la dangerosité de cette viande ?
Dimanche dernier, dans la ville de Lunel, une soixantaine de personnes observant le ramadan se sont retrouvées à l’hôpital après avoir mangé de la viande. Il serait intéressant de savoir exactement pourquoi. La viande halal permet également à certains microbes de développer de l’antibio-résistance… Comment peut-on accepter de prendre ce risque ?
À Perpignan, les enfants inscrits pour les repas végétariens sont moins nombreux que ceux qui refusaient le porc… Qu’en penser ?
Que certains parents se débrouillent comme des grands ! Il est évident que les revendications « halal » sont aussi un moyen de faire progresser l’islamisation ou la réislamisation. On maintient ainsi ceux qui seraient tentés par l’assimilation dans des ghettos alimentaires… Que ceux qui nous bassinent avec le « vivre ensemble » réfléchissent à la racine de ce mot « con vivere ». En français, cette racine a également donné « convive ». Or, un convive est quelqu’un avec qui l’on partage un repas.
Le repas a toujours été un moyen d’échanger et de vivre ensemble, justement, à l’époque où il n’y avait pas besoin de parler de vivre ensemble puisqu’on le faisait naturellement. Que les actes de ces maires courageux, sur un sujet symbolique mais banal, fassent tant de bruit est significatif : si nous ne pouvons pas manger ensemble pour des raisons idéologiques, comment imaginer « vivre ensemble » ?
Propos recueillis par Charlotte d’Ornellas – Boulevard Voltaire