Un jeune Britannique de 23 ans, souffrant de TOC et d’anxiété, vit depuis 7 ans avec la sensation qu’il a déjà vécu tous les événements de sa vie. Un cas inédit qui a attiré l’attention des scientifiques. D’où vient le “déjà-vu” ? Peut-on identifier clairement les causes de cette affection ? La sensation de “déjà-vu” est une réaction que nous connaissons bien, liée au lobe temporal (situé derrière les tempes), qui intègre un grand nombre de souvenirs. C’est une sensation qui peut intervenir en cas de désorganisation des régions hippocampiques et pré-hippocampiques (rhinales) du cerveau, et qui fait que le temps présent est mal analysé.
Les expériences de dissociation sont en général d’origine épileptique. Elles peuvent provoquer une sensation bizarre dans le cerveau, nous empêchant de distinguer la nouveauté. On pense que ce que l’on voit est similaire à un moment déjà vécu, car les neurones de la nouveauté pourraient ne pas fonctionner. C’est la région des souvenirs, de la mémoire visuelle, qui est en cause ici. Or, c’est dans cette région que se situent les neurones qui seraient susceptibles de détecter la nouveauté.
Quand il y a une dissociation avec l’épilepsie, il n’y a plus d’intégration du temps présent durant ce que l’on nomme “l’aura”, en début de crise.
Concernant ce Britannique de 23 ans, qui vit avec cette sensation en permanence depuis 7 ans, alors que les scientifiques n’ont trouvé chez lui aucune anomalie de la mémoire et aucun signe d’épilepsie, on ne peut donc que formuler des hypothèses.
La sensation de “déjà-vu” est vécue par beaucoup de gens ne souffrant pas d’épilepsie. La plupart du temps, cela est lié à une surcharge du cerveau.
Ce Britannique souffrirait d’anxiété et de TOC, or l’angoisse peut agir sur le cerveau. L’hyperactivité cérébrale, entraînant une surcharge d’informations, pourrait probablement perturber de façon très courte l’intégration et le bon fonctionnement des souvenirs au niveau de l’hippocampe, et par conséquent “faire oublier” le temps présent.
Mais comment cela peut-il survenir de façon chronique, comme chez ce patient ? Nous n’avons pas de réponse précise à ce mystère pour l’instant. Il serait pour cela nécessaire de savoir quels examens ont été faits chez cet homme.
Aujourd’hui, la seule hypothèse plausible reste une modification de l’activité du cerveau. Quand il y a une trop grande concentration sur un souvenir, par exemple, il nous accapare, et quand on revient au temps présent, on fait face à une réminiscence de ce souvenir ou d’un autre événement passé.
L’espace de quelques dizaines de millisecondes, on oublie qu’on est dans le temps présent, car il y a une dissociation dans l’arrivée des influx pour constituer la mémoire visuelle.
