Depuis le 29 mars et jusqu’au 6 août, « l’artiste » contemporain suisse Zimoun expose ses « Mécaniques remontées ». Le visiteur est accueilli à son arrivée par une quarantaine de bétonnières qui tournent.Celles-ci sont gardées en permanence par deux agents, afin que personne ne touche à cette délicate œuvre d’art, ou ne la profane en déambulant au milieu des bétonnières, dans une promenade toute bucolique.
L’artiste annonce : « Dans mon travail, vous entendez ce que vous voyez et vous voyez ce que vous entendez ». Soyez donc sous le charme, tout cela prend enfin son sens.
Cette subtilité est expliquée par Zimoun : « Un aspect de ma pratique est l’étude de microstructures vibratoires. L’œuvre explore le rythme et le flux mécaniques de dispositifs préparés. À la fois sonores et visuelles, des unités d’intense activité forment la base des compositions, dont la durée et les contours sont déterminés in situ. »
On se pose alors la question suivante : un artiste non subventionné aurait-il osé présenter ce genre d’exposition ? N’aurait-il pas réfléchi à élaborer une oeuvre plus respectueuse de l’attente du public, et plus ambitieuse de son art ? La médiocrité et le culot sont financés par l’argent public.
Le 104 avait déjà fait parler de lui peu après son ouverture en 2008 : ses 39 000 m2 jugés vides et glauques (après 100 millions d’euros de travaux), des riverains dénonçant l’augmentation des « agressions, de casses, et toujours de la came ». Le 104 a depuis retrouvé du poil de la bête. Les aides publiques y aident. Le centre culturel a touché en 2015 8,5 millions de la collectivité parisienne (Ville + Département).
L’art n’a peut être pas de prix, mais l’art contemporain a celui de vos impôts, comme l’ont très bien illustré en leur temps Les Inconnus dans leur chef-d’œuvre de sketch : Toujours disponible, notre dossier sur l’art subventionné par nos impôts, « Les folies de la culture bobo » : www.contribuables.org/boutique/fr/les-dossiers-et-enquetes-du-contribuable-/101-les-folies-de-la-culture-bobo.html