Nous nous sommes procurés les déclarations publiques d’intérêts de notre nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzin lorsqu’elle était présidente du conseil d’administration de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et de l’INCa (Institut national du cancer). Ces déclarations datent de 2012 (1) et 2014 (2) et seuls les conflits d’intérêts qui couraient encore lors des 5 années précédentes devaient être mentionnés.
Pourtant ces documents sont accablants pour celle qui considère que “les conflits d’intérêts entre experts et laboratoires pharmaceutiques sont un gage de compétence”. En effet elle déclare avoir été directement rémunérée pour diverses activités par le laboratoire Genzyme, désormais filiale de Sanofi, de 1998 à 2011 ! Et ce n’est pas tout, entre 2005 et 2011 elle était aussi rémunérée par les laboratoires Bristol Meyers-Squibb et Novartis. Ces deux laboratoires ainsi que Pierre Fabre et Schering-Plough (filiale de Merck) ont aussi financé entre 2005 et 2011 l’association Robert Debré que dirigeait Agnès Buzyn.
Plusieurs questions se posent alors :
Peut-on accepter qu’une ministre de la Santé présente de tels conflits d’intérêts avec le “Big Pharma” ?
Comment peut-on imaginer que la médecine puisse être libre et indépendante vis-à-vis des intérêts financiers colossaux des laboratoires pharmaceutiques ?
On note également qu’Agnès Buzyn était membre du conseil supérieur des programmes de l’éducation nationale entre 2013 et 2016. Comme tend à le confirmer le reportage ci-dessous, les étudiants en médecine semblent fortement sous l’influence des labos au cours de leur cursus.
Le 8 février dernier, le conseil d’État enjoignait le ministère de la Santé de rendre disponible les vaccins obligatoires seuls, une défaite importante mais de courte durée pour l’industrie pharmaceutique. En effet la contre attaque ne se sera pas faite attendre et ce 16 juin, Agnès Buzyn annonce son intention de rendre obligatoire non plus 3 mais 11 vaccins pour “prévenir les maladies infantiles” et ce alors que de nombreux professionnels de la santé (souvent mis au ban) dénoncent leurs effets secondaires neurologiques et musculaires mal mesurés et parfois irréversibles.