Ce week-end à Clisson a lieu le Hellfest, le festival des musiques extrêmes, avec des mecs qui glapissent et des guitares qui décèdent, c’est du gros rock qui tâche, si vous y allez, Poirette, vous aurez les poils du dos qui se dressent et on pourra vous utiliser en tant que gratounette pour récurer un plat à tartiflette.
Le Hellfest, c’est du métal, musique à côté de laquelle Céline Dion en pleine rupture de glotte c’est Jane Birkin qui pionce. C’est aussi de la bière, l’an dernier ils en ont écoulé 270000 litres, soit autant que va en boire Benoît Hamon pour oublier son année électorale.
Le Hellfest, c’est surtout des artistes au nom terrifiant, comme Rob Zombie, à qui, à cause de son pseudo, personne ne demande le matin comment il va. Il y a Aerosmith, le groupe de rock des années 70, cinq gusses qui depuis 40 ans se fourrent dans le pif de la colle U-hu, de la cocaïne, la litière du chat, quand le chanteur dit à sa femme “Bébé, tu sais pas où sont mes clés ?”, elle répond “T’as cherché dans ton nez ?”, et elles y sont, bien sûr, avec le bip du garage. Hier il y avait Deep Purple, les papis du hard-rock, ils sont fripés et sapés de cuir, donc quand ils se posent devant la télé, on dirait un ensemble canapé-skaï, et leurs gosses s’asseyent dessus.
Cette année il y a Apocalyptica, des finlandais livides qui respirent autant la joie que Natacha Polony quand elle réalise qu’elle n’a plus de gel fixant ni d’employeur, et aussi le groupe Autopsy, c’est du death metal, la musique qui remplace le coton-tige, c’est-à-dire que si vous en écoutez, le cérumen se dissout, puis vos oreilles se détachent et le reste de votre corps fond.
Il y a le groupe Decapited, les polonais du death metal. Death metal + Pologne, c’est le combo de la noirceur, à côté Mylène Farmer qui récite les Chants de Maldoror en bouffant une araignée, c’est Capucin, le raton-laveur de Candy, en train de se lécher en poussant des petits cris de joie.