Après les attentats de janvier, l’oligarchie avait vraiment besoin d’un héros immigré. C’est le constat que l’on fait, à la lecture du récit des otages de l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes réunis par Libération :
Lassana Bathily, manutentionnaire de l’Hyper Cacher qui se trouvait au sous-sol au moment de l’arrivée du terroriste, leur demande «ce qui se passe», puis propose aux otages de grimper avec lui dans le monte-charge. «Il nous disait qu’on allait pouvoir déboucher à l’étage sur la sortie de secours, et fuir, explique Yohann. Mais c’était super risqué. La sortie de secours, je n’avais pas réussi à l’ouvrir et à l’étage, il y avait le tireur.» «C’est vrai qu’il nous a proposé ça, renchérit Jean-Luc. Mais nous, on s’est tous dit : c’est la mort assurée. Le monte-charge fait du bruit, et il n’y a pas de place pour tout le monde.» Lassana Bathily part seul. Il réussira à sortir, sera plaqué au sol par la police dans la ruelle derrière le supermarché. Quand les forces de l’ordre comprendront qu’il n’est pas un terroriste, il leur fournira des informations sur la topographie des lieux.
(…) Aucun, à part Yohann «pour les petits fours», n’a été à la cérémonie en l’honneur de Lassana Bathily. «Ce qui s’est passé le 7 et le 9 janvier, c’est tellement horrible que les médias et les politiques ont besoin de trouver une belle histoire», dit Sandra. «Lassana Bathily est quelqu’un de vraiment bien, adoré de tous ses collègues de l’Hyper Cacher, et qui effectivement nous a proposé de nous sauver, en prenant avec lui le monte-charge, continue Jean-Luc. Mais il n’a pas pu nous sauver, puisque nous avons tous refusé. Dehors, il a aidé la police. Les médias et les officiels ont voulu enjoliver le tableau, ajoutant qu’il nous aurait fait descendre, cachés, etc. Ce n’est pas vrai, mais ce n’est pas de la faute de Lassana. A ce moment-là, la France avait besoin d’un héros.»
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