La vénus d’Ille de Prosper Mérimée

Le narrateur, un jeune célibataire parisien amateur d’art, se rend dans la petite ville d’Ille, près de Perpignan, au pied du Mont Canigou, chez Monsieur de Peyrehorade, un érudit local. Ce dernier marie son fils Alphonse à une jeune et riche héritière des environs ; la noce doit avoir lieu le vendredi suivant.

Quelques jours auparavant, une Vénus romaine en bronze d’une merveilleuse beauté, mais à l’expression cruelle et malveillante, a été découverte en partie enfouie dans le sol de sa propriété. Au cours de l’exhumation, un ouvrier a eu la jambe cassée. Une aura de crainte superstitieuse entoure désormais la statue.

Le matin des noces, au cours d’une partie de jeu de paume, Alphonse se débarrasse d’une précieuse et encombrante bague ancienne qu’il destinait à sa fiancée en la glissant au doigt de la Vénus.

Il bat sans ménagement son adversaire, un Espagnol fier et irascible, qui jure de se venger.

Ayant oublié de récupérer la bague, Alphonse envoie un domestique ; ce dernier prétend que malgré tous ses efforts, il n’est pas parvenu à la retirer.

Le lendemain de la nuit de noces, Alphonse est retrouvé mort, la poitrine marquée de traces livides “comme s’il avait été étreint dans un carcan de fer” ; la bague ancienne git sur la plancher de la chambre et la jeune veuve, qui semble devenue folle, raconte que son époux a été tué par la statue.

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Prosper Mérimée, né le 28 septembre 18031 à Paris et mort le 23 septembre 1870 à Cannes2, est un écrivain, historien et archéologue français. Issu d’un milieu bourgeois et artiste, Prosper Mérimée fait des études de droit avant de s’intéresser à la littérature et de publier dès 1825 des textes, en particulier des nouvelles, qui le font connaître et lui vaudront d’être élu à l’Académie française en 1844.

En 1831, il entre dans les bureaux ministériels et devient en 1834 inspecteur général des monuments historiques. Il effectue alors de nombreux voyages d’inspection à travers la France et confie à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc la restauration d’édifices en péril comme la basilique de Vézelay en 1840, la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1843 ou la Cité de Carcassonne, à partir de 1853. Proche de l’impératrice Eugénie, il est fait sénateur en 1853 et anime les salons de la cour, par exemple avec sa fameuse dictée en 1857. Il publie alors moins de textes littéraires, pour se consacrer à des travaux d’historien et d’archéologue et initiant, à partir de 1842, un classement des monuments historiques auquel la base Mérimée créée en 1978 rend hommage.

L’œuvre littéraire de Prosper Mérimée relève d’« une esthétique du peu3 » et son écriture se caractérise par la rapidité et l’absence de développements qui créent une narration efficace et un réalisme fonctionnel adaptés au genre de la nouvelle, mais ce style a parfois disqualifié les œuvres de Mérimée auxquelles on a reproché leur manque de relief, ainsi Victor Hugo écrit : « Le paysage était plat comme Mérimée ». Si le Théâtre de Clara Gazul n’a pas marqué l’époque, il n’en va pas de même pour ses nouvelles qui jouent sur l’exotisme (la Corse dans Mateo Falcone et Colomba ou l’Andalousie dans Carmen, que popularisera l’opéra de Georges Bizet en 1875), sur le fantastique (Vision de Charles XI, La Vénus d’Ille, Lokis) ou sur la reconstitution historique (L’Enlèvement de la redoute, Tamango). L’Histoire est d’ailleurs au centre de son seul roman : Chronique du règne de Charles IX (1829).

Source Wikipédia

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